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La polémique avec Raouraoua prend de l’ampleur

Les quatre vérités de Hannachi

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Les graves révélations du président de la JSK, selon lesquelles le patron de la FAF, Mohamed Raouraoua, lui aurait demandé d’arranger le match contre Al Ahly, ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Hier, un communiqué – non signé – publié sur le site Internet de la Fédération, a qualifié les déclarations de Hannachi de «mensongères», «diffamatoires» et «tapageuses». La FAF souligne que ces nouvelles déclarations feront l’objet «d’un examen par les instances du football concernées».

- La FAF a rendu public, hier, un communiqué dans lequel elle qualifie vos déclarations de «mensongères» et de «grotesques». Quelle est votre réaction, M. Hannachi ?


Tout d’abord, je tiens à souligner que ce fameux communiqué dont vous parlez n’est pas signé. Pour moi, Raouraoua, que j’ai personnellement accusé, n’a pas répondu. C’est peut-être un membre de la fédération qui a fait ce communiqué, puisque le concerné est à La Mecque. Donc pour moi, Raouraoua n’a rien écrit et je maintiens toujours mes propos. S’il croit qu’il va me faire peur avec la justice, il se trompe lourdement.  


- Le communiqué de la FAF rejette vos accusations en faisant remarquer que même les dirigeants d’Al Ahly avaient accusé M. Raouraoua d’avoir été derrière la défaite de leur club face à la JSK et l’ES Tunis…


Non, ça n’a rien à voir. Ils l’ont accusé quand ils ont perdu contre l’ES Tunis parce que Raouraoua était présent sur le plateau de Nessma TV, alors qu’il n’est jamais venu à Tizi Ouzou.


- Certains observateurs pensent que votre passe d’armes avec Raouraoua traduit peut-être un affrontement entre deux clans au pouvoir, du fait que vous soyez tous deux des poids lourds du football national…


Non, non. Moi je n’ai rien à voir avec aucun clan du pouvoir. Je suis à Tizi, en Kabylie, et je dirige la JSK tant que ça marche. Et si les choses n’évoluent pas comme il se doit, je laisserai ma place à une autre personne. Maintenant que nous avons créé la SPA, j’ai déclaré avant la conférence de presse que celui qui ramène de l’argent, pourra rejoindra évidemment les structures dirigeantes du club. Que voulez-vous de plus ?


- Le communiqué évoque que des investisseurs «crédibles» se sont proposés à la FAF d’investir «massivement» dans le capital social de la JSK. Pourquoi avez-vous refusé ces apports ?


Mais qui sont ces gens-là ? Qu’ils donnent les noms de ces investisseurs. Je vous fais remarquer que nous avons envoyé le 27 mai 2010 une lettre au PDG de l’ETRHB, M. Haddad, (copie reçue par El Watan) dans laquelle nous lui demandions de rejoindre la JSK en tant qu’actionnaire majoritaire et de prendre le club.
C’est vous dire que les allusions de la fédération sont farfelues. En plus, pourquoi ces «investisseurs» sont-ils allés voir la FAF et non pas les dirigeants de la JSK ? C’est vraiment le monde à l’envers ! Alors chiche ! qu’ils nous disent qui sont ces industriels qui veulent investir à la JSK ! Je considère ces propos comme une insulte à tous les membres de l’assemblée générale de notre club; comme si la JSK n’a personne pour parler en son nom.


- Revenons un peu à vos accusations contre Raouraoua. Avez-vous des témoins qui pourraient confirmer vos dires. Comment cela s’est réellement passé ?   


Oui, j’en ai même beaucoup ! J’étais dans le bureau du président de la FAF à Dély Brahim quand une personnalité est entrée au moment même où M. Raouraoua me demanda expressément de laisser Al Ahly gagner le match contre la JSK. Cette personnalité me lança alors ceci : «Hannachi, jamais… il faut gagner ce match !»  


- C’est qui ce témoin ? S’agit-il d’un membre du bureau fédéral ou d’un dirigeant de la JSK ?


Je ne peux pas révéler son identité. Je préciserai seulement que c’est un homme très important, c’est un haut responsable du pays. Quant aux dirigeants de la JSK, cela s’est passé au Caire. Raouraoua ne leur a pas demandé de lever le pied, mais il les a mis en garde contre une agression des Egyptiens, du genre : «Faites attention, ils vont vous agresser.» Or il n’y avait aucune tension, mieux encore, notre délégation a été accueillie avec des fleurs.


- Mais vous conviendrez que votre accusation contre Raouraoua est d’une extrême gravité...


Oui, je le sais et je la maintiens. D’ailleurs, j’ai même informé le responsable de la fédération qui a accompagné la JSK au Caire de la «proposition» de Raouraoua.


- Mais pourquoi alors avez-vous mis près de trois mois pour faire de telles révélations?  


Ecoutez, il y a trois personnes qui m’ont demandé de ne pas ébruiter l’affaire. Il y a le PDG de Nedjma, Joseph Gad, le directeur d’Echourouk, Ali Fodil, et le consul général d’Algérie en France, Abderrahmane Meziane Chérif. Ils m’ont prié de ne rien faire. Je leur ai dit d’accord je ne fais rien, mais s’il y a quelque chose je vais bouger...


- Pouvez-vous, M. Hannachi, nous dire pourquoi M. Raouraoua voulait faire gagner Al Ahly comme vous l’accusez ?


Eh bien, vous savez qu’il brigue le poste de président de la CAF. Il veut donc rendre service aux Egyptiens pour qu’il obtienne leur soutien lors des prochaines élections. J’ajouterai que M. Raouraoua est associé avec le groupe égyptien Arab Contractors. Et le siège de la FAF qui  est-ce qui l’a construit ? C’est évidemment Arab Contractors. C’est aussi le même groupe égyptien qui a construit la fameuse tour de Bab Ezzouar. Il y a encore d’autres affaires que je pourrais divulguer en temps opportun. Malheureusement, Raouraoua n’a pas répondu à mes accusations et son communiqué n’est qu’un tissu de généralités qui plus est, n’est même pas signé.   

Hassan Moali

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