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LES HABITANTS DE BENMERZOUGA ONT FERMÉ LA ROUTE LA VEILLE DE L’AÏD Pagaille sur la RN5



Les automobilistes qui circulaient sur la RN5 à l’est d’Alger et dans la wilaya de Boumerdès ont vécu, la veille de l’Aïd-El-Adha, un enfer. Plusieurs d’entre eux nous ont appelé pour dénoncer cette situation : «Je suis resté coincé durant 7 heures. C’est intolérable ! C’est scandaleux ! Où est la sécurité des automobilistes !?» s’est inquiété l’un d’eux au téléphone. Lorsque nous lui avons expliqué les raisons de son calvaire, il est entré dans une grande colère. «Des familles entières et des malades sont pris en otages la veille d’une fête par des gens sans rahma», dira-t-il.
Effectivement lundi, en début d’après-midi, dès l’annonce, a-t-il dit, du verdict par le tribunal correctionnel de Boudouaou, condamnant des émeutiers de Benmerzouga à de lourdes peines de prison, des dizaines de villageois de la localité dépendant de la commune de Boudouaou (wilaya de Boumerdès), ont envahi la RN5 pour déverser leur colère. Les manifestants ont fermé la route à toute circulation. Selon quelques informations, ils ont arrêté deux camions de transport de carburant au milieu de la route menaçant les conducteurs d’y mettre le feu. De plus, ils ont déchargé du sable sur la chaussée. Ils se sont ensuite attaqués à des automobilistes. Ainsi, un bus de transport d’étudiants appartenant à l’entreprise Tahkout a été incendié, a relaté un automobiliste. Cette situation a, une autre fois, créé l’anarchie dans les villes de la région allant de Thénia, dans la wilaya de Boumerdès, à Rouiba dans la wilaya d’Alger. Toutes les voies carrossables ont été envahies par des centaines d’automobilistes qui tentaient coûte que coûte de rentrer chez eux en contournant cet obstacle. Mais des milliers d’autres sont restés prisonniers dans les interminables files de la RN5. Avec les fortes chutes de pluie, l’état des routes et les nombreux barrages installés dans la wilaya de Boumerdès et l’est d’Alger, on imagine la pagaille qui a régné et l’énervement des automobilistes à quelques heures de la fête de l’Aïd. Les pouvoirs publics ont fait intervenir les éléments anti-émeutes de la Gendarmerie nationale pour ouvrir cette route hautement stratégique. C’est pratiquement au milieu de la nuit que la circulation est revenue à la normale. Pourtant, dans la matinée, rien n’indiquait que la situation allait prendre une telle tournure. Nous sommes passés au tribunal de Boudouaou nous enquérir du verdict. En dépit de la présence d’une centaine de jeunes de Benmerzouga que les policiers tentaient de maintenir loin de l’institution judiciaire, tout était calme. Les jeunes qui sont descendus à Boudouaou espéraient-ils que la justice serait clémente en ce jour de veille de l’Aïd El- Adha ? Par ailleurs, contrairement aux usages qui font que généralement les verdicts des précédents procès sont prononcés à l’ouverture de la séance, les inculpés de Benmerzouga ont attendu la fin de cette séance pour entendre les peines qui leur ont été infligées. La présidente qui a jugé cette affaire appréhendait sûrement cette réaction négative face à la sévérité du verdict. Et pour cause, la main de la justice a été lourde. Sur les 28 émeutiers, dont les quatre mineurs jugés en audience publique, il y a une quinzaine de jours, cinq se trouvant sous mandat de dépôt ont été condamnés à 5 ans de prison ferme. Le procureur avait, rappelons- le, requis contre eux trois années de prison ferme. Douze émeutiers, qui sont en liberté provisoire, se sont vu infliger six mois de prison ferme. Le parquet avait requis 2 ans de prison ferme. Onze inculpés ont été relaxés par la juge. Ils étaient accusés de trouble à l’ordre public et d’agression contre des agents de l’ordre en mission commandée. Ils ont été arrêtés lors des émeutes qui se sont déroulées le mois dernier au même endroit sur la RN5.
Abachi L.

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