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Le PDG décède avant son acquittement

 

Les cadres de l’EGT-centre innocentés hier par la justice

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El Watan le 30.11.10 

Accusés de «passations frauduleuses de marchés, dilapidation de deniers publics et non-respect du code des marchés publics», les cadres dirigeants de l’Entreprise de gestion touristique du Centre (EGT-Centre) ont été acquittés hier par le tribunal de Sidi M’hamed. Le directeur financier, l’assistant du PDG, le directeur de l’hôtel Essafir, le directeur du centre commercial et du parking et le responsable technique ont été tous innocentés, leurs dossiers étant vides.

Seulement, le président-directeur général de l’EGT-Centre, Senni Salah Eddine, n’est plus de ce monde. Il est décédé le 14 novembre à l’âge de 70 ans. Les accusations portées contre lui et qui se sont avérées infondées lui ont fait beaucoup de mal. Cette affaire, il l’a payée de sa vie. Il est mort la veille de la prononciation du verdict qui a été finalement différé à hier. Senni Salah Eddine est parti laissant une famille composée de trois enfants. «Il était en très bonne santé», témoignent ses collègues. C’est cette histoire qui l’avait vraiment  miné. Cadre dans le tourisme depuis 1970, le défunt avait été promu, en 1983, directeur général avant d’être nommé en 1989 président-directeur général. Rien ne peut remettre en cause l’intégrité de M. Senni, soutiennent les cadres de l’EGT-Centre. «Il ne possède même pas un appartement», affirment-ils en nous montrant même sa demande de logement. Elle date de l’année 2000. Le défunt avait entamé une démarche auprès de l’OPGI dans le but d’acquérir, dans le cadre de la cession des biens de l’Etat, le logement qu’il occupait. A ce jour, rien n’a été réglé. L’accuser de voler de l’argent a été donc un terrible supplice pour lui.

Les cadres dirigeants de l’EGT-Centre auraient souhaité que leur PDG soit parmi eux pour entendre le verdict. Malheureusement, le stress et l’angoisse ont eu raison de lui. «Vous savez, la société et l’entourage ne pardonnent pas quand ils entendent ce genre de choses même si ce n’est pas vrai», disent les cadres innocentés. L’affaire a été déclenchée en 2007, indiquent-ils, suite à une lettre anonyme. La brigade économique a diligenté une enquête au sein de l’entreprise, même le procureur a dépêché un expert judiciaire pour vérifier l’octroi de marchés effectué par une commission dans la transparence la plus totale. Il s’agit en fait de deux marchés : le premier concerne la climatisation de l’hôtel Essafir (ex-Aletti) d’un montant de 6 millions de dinars et le deuxième porte sur la moquette du même établissement hôtelier d’une valeur de 9 millions de dinars. La procédure, c’est vérifié aujourd’hui, n’a jamais été entachée d’aucune irrégularité. Les cadres  et les fournisseurs sont sortis blancs comme neige. Acquittés. Même les deux opérateurs, les moins disants, qui avaient obtenu le marché, ont été innocentés. Mais le drame est que le PDG y a laissé sa vie. Le réquisitoire de deux années de prison ferme l’avait achevé moralement, selon les témoignages de ses collègues.

Said Rabia

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