

Des partisans du fondateur de Wikileaks, l'Australien Julian  Assange, incarcéré depuis le 7 décembre à Londres, se mobilisaient  samedi en Europe et en Amérique latine pour obtenir sa libération.
Dans  le même temps, les journaux associés à Wikileaks ont poursuivi la  publication de documents confidentiels américains, entamée le 28  novembre. Depuis cette date, près de 1.300 câbles diplomatiques ont été  rendus publics.
Le site en espagnol Free Wikileaks a appelé à des  manifestations de soutien à M. Assange, 39 ans, détenu pour viol et  violences sexuelles présumés en Suède, qui réclame son extradition.
Le  fondateur de Wikileaks doit comparaître mardi devant une cour  britannique dans le cadre de cette procédure d'extradition. Cette  audition devrait être suivie de plusieurs autres, et aucune décision  n'est attendue dans l'immédiat.
Les avocats de M. Assange craignent  qu'une fois en Suède, il ne soit extradé aux Etats-Unis, où il est  devenu l'ennemi public numéro un.
Vendredi, il a été placé dans une  cellule d'isolement, et l'un de ses avocats, Jennifer Robinson, a  indiqué à l'AFP que la prison de Wandsworth où il est détenu avait pris  cette décision "pour sa propre sécurité".
Free Wikileaks a mis en  ligne sur son site un manifeste intitulé "Pour la liberté, dis non au  terrorisme d'Etat" qui réclame "la remise en liberté de Julian Assange  au Royaume-Uni".
Ce site convie les partisans de M. Assange à se  rassembler samedi, notamment devant des représentations diplomatiques  britanniques et suédoises, dans huit villes espagnoles, dont Madrid et  Barcelone, ainsi qu'à Buenos Aires, Mexico, Sao Paulo, Bogota et Lima.
Le  texte souligne que "la culpabilité d'Assange dans les délits qui lui  sont imputés n'a pas été prouvée et que l'organisation Wikileaks n'est  impliquée dans aucun d'entre eux".
Free Wikileaks demande également  "l'ouverture de poursuites judiciaires contre les responsables qui ont  commis des crimes ou de graves délits révélés par les fuites publiées  par Wikileaks, si la véracité des faits venait à être établie".
A  Amsterdam, 75 personnes ont manifesté samedi dans le centre-ville, selon  Rob van der Veen, un porte-parole de la police, à l'appel du Parti des  pirates informatiques néerlandais "pour la protection de la liberté de  la presse".
Samedi, le New York Times a notamment reproduit le  contenu d'un câble de 2002 dans lequel des diplomates américains  s'inquiétaient de ce qu'ils considéraient comme des vestiges de  "sentiments antisémites" au sein de la hiérarchie du Vatican.
Ce  document cite des responsables du Saint Siège évoquant "l'influence  excessive" des milieux juifs dans le secteur des médias aux Etats-Unis  et au sein du gouvernement américain.
Le quotidien espagnol El Pais a  par ailleurs publié un rapport américain d'octobre 2007 qui désigne la  Catalogne comme "le plus grand centre d'activité des islamistes radicaux  en Méditerranée".
Par la suite, écrit le journal, les Etats-Unis ont  installé au consulat américain de Barcelone une antenne de leurs  services de renseignement chargée d'organiser la lutte contre le  terrorisme et la crime organisé.
Selon El Pais, les responsables  américains se plaignaient dès 2005 du manque de coordination des  services espagnols chargés de combattre le terrorisme, après les  attentats du 11 mars 2004 qui ont fait 191 morts à Madrid.
Dans sa  prison londonienne, M. Assange a demandé à disposer d'un ordinateur  portable pour pouvoir préparer sa défense, car il a "des problèmes pour  écrire", a indiqué son avocate.
Me Robinson a ajouté que toute  poursuite judiciaire aux Etats-Unis contre lui pour espionnage serait  "inconstitutionnelle", au milieu de rumeurs d'une procédure américaine  imminente.