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2011, une année sans perspectives pour les algériens!

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2010 s’achève ; Une année qui a enregistré, dans le même temps, des réserves de changes record (155 milliards de dollars) et des émeutes record ( 112.000) à travers le pays ainsi que des tentatives de hargas inégalées jusqu'à présent.

2010 s'est aussi signalée par un net recul des libertés fondamentales avec les nombreuses interdictions d'organisation d'évènements par les institutions civiles comme les syndicats autonomes ou les militants des droits de l'homme. En 2010, l'Algérie reste l'un des rares pays au monde ou l'état maintient un monopole sur les moyens d'informations audiovisuels et sur la publicité.

L'opération militaire de grande ampleur qui se poursuit en Kabylie ainsi que les actes terroristes dans le sud sahélien, témoignent, si besoin en était, que l'Algérie n'en a pas finit avec le terrorisme islamiste.

2010 a également montré au monde que la corruption qui infecte le pouvoir en Algérie n’est toujours pas combattue (les principaux responsables au sommet de l'état ne sont même pas entendus par la justice) et moins encore vaincue.

Plus un jour ne se passe sans que des citoyens, dans les villes et les villages, dans les quartiers de la capitale, ne sortent dans la rue exprimer leur mécontentement et leur colère. L'émeute est quasi quotidienne, presque banalisée, et n'intéresse même plus les dirigeants.

Leur seule préoccupation est de se maintenir à tout prix au pouvoir. Ils ne pensent qu'à la présidentielle de 2014. Pendant que des jeunes algériens se jettent à la mer pour fuir un pays riche, les dirigeants algériens ne parlent que de cela, échafaudent tous les scénarios et complots possibles pour garder le pouvoir et se partager la rente, y compris l'idée de faire rempiler Bouteflika pour un 4ème mandat. Les problèmes de l'Algérie, de sa jeunesse et du chômage qui la détruit à petit feu, du développement l'industrie et de l'agriculture, de la qualité de l'enseignement ne les concernent pas. Si seulement ils pouvaient dire dans quelle direction ils entendent nous mener... Mais ils ne le savent pas. En fait, ils ne le peuvent pas et, beaucoup plus grave, cela ne les dérange pas.

Craignons pour 2011 ; Avec un régime qui ne sait pas où il veut aller, l'Algérie est très mal barrée. On peut en effet, sans être divin, prévoir encore plus de haraggas, encore plus d'émeutes, encore plus de grève, encore plus de gaspillages des deniers publics et malheureusement, encore plus de prédation. On peut également prévoir une exacerbation des luttes de clans au sommet de l'Etat à mesure qu'approcheront les échéances législatives et présidentielles. Ce jeu dangereux, fait de manipulations de toutes sortes, de désinformation et d'intoxication de masse, aux mains d'aventuriers sans scrupules, infligé à une société qui n'en peut plus, risque à tout moment de déraper.

Si 2010, ne laissera à personne de souvenir indélébile, comme du reste toute la décennie, 2011 s'annonce, hélas, comme une année sans perspectives pour les algériens.

L.M

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