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2011

  • 2011, L’année des désillusions

     

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    zoom | © Saâd

     

     

     

     

    Tripartite, augmentation du SNMG, allégement du credoc, révision de la loi sur les hydrocarbures, lancement des activités de l’assureur français AXA, explosion de la facture des importations, etc.

     

    Retour en arrière sur quelques faits marquants de l’actualité économique algérienne. Après une période de tensions, le gouvernement et le patronat privé ont renoué en mai dernier le fil du dialogue. Signe du dégel : l’allègement du crédit documentaire (credoc), fortement contesté par les chefs d’entreprise. Les entreprises sont autorisées à utiliser la remise documentaire, voire même utiliser le transfert libre à hauteur de 4 milliards de dinars (contre 2 anciennement) pour leurs importations de biens d’équipement, de matières premières et d’intrants non destinés à la revente en l’état.

    En 2009, les autorités avaient instauré le credoc comme unique moyen de paiement des opérations de commerce extérieur dans l’espoir de mettre un frein aux importations massives. En vain. L’autre fait marquant : l’augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG). Lors de la 14e tripartite consacrée aux questions sociales, le gouvernement a concédé une majoration de 20% du SNMG fin septembre, faisant passer celui-ci de 15 000 à 18 000 DA à partir de janvier 2012.

    Une concession qui ne satisfait pas pour autant les syndicats autonomes. Cette augmentation coûtera 75 milliards de dinars au budget de l’Etat. Dans le secteur de l’énergie, le gouvernement entend réviser la loi sur les hydrocarbures pour encourager l’investissement étranger dans l’exploration. Alger compte aussi garder le contrôle sur son pétrole et son gaz. L’Algérie a durci à partir de 2009 les conditions d’investissements étrangers.

    Cette mesure interdit à tout investisseur étranger de détenir plus de 49% du capital d’une société de production tout en répartissant les 51% restants entre plusieurs partenaires algériens, de sorte que ces derniers restent majoritaires. Par ailleurs, Noredine Cherouati a été limogé de son poste de PDG de la compagnie nationale Sonatrach, dont l’image de marque est ternie par une série de scandales financiers. Il a été remplacé par un autre haut cadre de l’entreprise, Abdelhamid Zerguine, ancien responsable de la filiale de la société nationale des hydrocarbures à Lugano (Suisse).

    Toujours au sein de Sonatrach, l’ex-PDG du groupe, Mohamed Meziane, a vu sa peine confirmée début décembre par la justice à deux ans de prison dont un ferme pour malversations et à une amende. Abdelhafid Feghouli, qui occupait la vice-présidence du groupe, a été condamné en appel à la même peine, soit un an de prison dont huit mois avec sursis et 200 000 DA  d’amende.
    Côté entreprises, et après avoir conclu en mai 2011 un partenariat avec la BEA et le FNI, l’assureur AXA annonçait, mardi 20 décembre 2011, le lancement officiel de ses activités sur le marché algérien par le biais de ses deux sociétés, AXA assurances Algérie dommage et AXA assurances Algérie en partenariat avec la Banque extérieure d’Algérie et le Fonds national des investissements. AXA espère ouvrir une trentaine d’agences et une quinzaine d’espaces d’ici 2012 et créer de 300 à 400 postes d’emploi en 2012.

    Pour clore cette liste, notons l’explosion de la facture des importations que ni l’annulation du crédit à la consommation ni l’établissement du crédit documentaire n’ont pu juguler. Cette année encore, la facture devrait franchir un nouveau cap avec plus de 43 milliards de dollars. Les onze premiers mois de 2011 enregistrent déjà 42,63 milliards de dollars contre 36,49 au cours de la même période en 2010, soit une hausse de 16,83%, selon des chiffres provisoires du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (CNIS).
     
     

     

    Hocine Lamriben

     

     
  • 2011, une année sans perspectives pour les algériens!

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    2010 s’achève ; Une année qui a enregistré, dans le même temps, des réserves de changes record (155 milliards de dollars) et des émeutes record ( 112.000) à travers le pays ainsi que des tentatives de hargas inégalées jusqu'à présent.

    2010 s'est aussi signalée par un net recul des libertés fondamentales avec les nombreuses interdictions d'organisation d'évènements par les institutions civiles comme les syndicats autonomes ou les militants des droits de l'homme. En 2010, l'Algérie reste l'un des rares pays au monde ou l'état maintient un monopole sur les moyens d'informations audiovisuels et sur la publicité.

    L'opération militaire de grande ampleur qui se poursuit en Kabylie ainsi que les actes terroristes dans le sud sahélien, témoignent, si besoin en était, que l'Algérie n'en a pas finit avec le terrorisme islamiste.

    2010 a également montré au monde que la corruption qui infecte le pouvoir en Algérie n’est toujours pas combattue (les principaux responsables au sommet de l'état ne sont même pas entendus par la justice) et moins encore vaincue.

    Plus un jour ne se passe sans que des citoyens, dans les villes et les villages, dans les quartiers de la capitale, ne sortent dans la rue exprimer leur mécontentement et leur colère. L'émeute est quasi quotidienne, presque banalisée, et n'intéresse même plus les dirigeants.

    Leur seule préoccupation est de se maintenir à tout prix au pouvoir. Ils ne pensent qu'à la présidentielle de 2014. Pendant que des jeunes algériens se jettent à la mer pour fuir un pays riche, les dirigeants algériens ne parlent que de cela, échafaudent tous les scénarios et complots possibles pour garder le pouvoir et se partager la rente, y compris l'idée de faire rempiler Bouteflika pour un 4ème mandat. Les problèmes de l'Algérie, de sa jeunesse et du chômage qui la détruit à petit feu, du développement l'industrie et de l'agriculture, de la qualité de l'enseignement ne les concernent pas. Si seulement ils pouvaient dire dans quelle direction ils entendent nous mener... Mais ils ne le savent pas. En fait, ils ne le peuvent pas et, beaucoup plus grave, cela ne les dérange pas.

    Craignons pour 2011 ; Avec un régime qui ne sait pas où il veut aller, l'Algérie est très mal barrée. On peut en effet, sans être divin, prévoir encore plus de haraggas, encore plus d'émeutes, encore plus de grève, encore plus de gaspillages des deniers publics et malheureusement, encore plus de prédation. On peut également prévoir une exacerbation des luttes de clans au sommet de l'Etat à mesure qu'approcheront les échéances législatives et présidentielles. Ce jeu dangereux, fait de manipulations de toutes sortes, de désinformation et d'intoxication de masse, aux mains d'aventuriers sans scrupules, infligé à une société qui n'en peut plus, risque à tout moment de déraper.

    Si 2010, ne laissera à personne de souvenir indélébile, comme du reste toute la décennie, 2011 s'annonce, hélas, comme une année sans perspectives pour les algériens.

    L.M