Vers un baril à 100 dollars
Les cours du pétrole ont accentué leur mouvement vers la hausse en ce début d’année 2011. Ainsi le pétrole de qualité brent a même dépassé la barre des 99 dollars en séance, vendredi passé, à 99,20 dollars le baril, avant de clôturer à 98,66 dollars. Le brut américain restait au-dessus des 90 dollars le baril ; si son prix n’est pas aussi élevé que celui du brent, cela est dû à l’importance des réserves entreposées dans le terminal de l’Oklahoma.
La perspective d’un baril de pétrole à 100 dollars devient proche, même si c’était juste une prévision d’analyste il y a quelques semaines. La dernière estimation en date sur les prix faite par un responsable d’un pays membre de l’OPEP est celle du ministre koweïtien du Pétrole, qui avait estimé qu’un baril situé entre 80 et 100 dollars était bon et ne gênerait pas l’économie mondiale.
Hier encore, le président en exercice de l’OPEP pour 2011, le ministre iranien du Pétrole, estimait que le prix de 100 dollars n’est pas irréaliste dans la situation actuelle.
Cette tendance au sein de l’OPEP confirme ainsi les pronostics de plusieurs analystes qui pensent que le prix du baril va atteindre les 100 dollars, au vu des perspectives de reprise de l’économie. D’ailleurs, l’agence américaine d’information sur l’énergie a anticipé en prévoyant un prix moyen de 93 dollars pour l’année 2011, alors que le prix moyen pour 2010 a été de 79 dollars. L’Agence internationale de l’énergie, qui défend les intérêts des consommateurs, a un autre point de vue puisqu’elle considère la hausse actuelle des prix du pétrole comme pouvant influer et gêner la reprise économique.
Mais pour la défense de l’OPEP et des pays producteurs, la hausse actuelle ne fait que compenser les pertes dues au recul du dollar par rapport aux autres monnaies et les pertes dues à la hausse importante des matières premières, notamment les denrées alimentaires qu’ils importent.
La majeure partie des pays producteurs et exportateurs de pétrole sont dépendants des importations de matières premières, surtout en provenance de la zone euro. La situation que le marché des matières premières a vécue en 2008 risque de se reproduire et d’ouvrir le débat sur la spéculation. Un chapitre qui n’a pas été encore pris en charge par les institutions financières, trop occupées à sauver les banques. Ce qui est sûr, c’est que les pays exportateurs de pétrole lient directement leur politique des prix à leur pouvoir d’achat et à leurs capacités d’investissement pour renouveler les réserves afin de sécuriser l’approvisionnement mondial en pétrole.
Et conjoncturellement, un baril à 100 dollars est tout à fait probable.