Pendant que la police tenait le siège devant les locaux du RCD et ailleurs dans la capitale, le président du RCD, Saïd Sadi, tient, au pied levé, un point de presse. Devant les journalistes, qui doivent faire du coude pour accéder à la salle de conférences, au sous-sol, Sadi lance, lui qui a vu tant et tant de marches, «c’est la bataille d’Alger, il ne manque que le général Massu.» Mais affichant un optimisme révolutionnaire, il ajoute : «La marche du 22 janvier n’est pas une finalité. Ce n’est qu’un début.»
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Le leader du RCD, empêché comme bon nombre de militants de partis de sortir du siège régional pour rallier la place du 1er- Mai, prend la presse à témoin et donc les opinions nationales et internationales de ce que le pouvoir organise comme répression d’une manifestation pacifique. Il a comparé le déploiement policier au siège d’Alger par les parachutistes du sinistre Massu. «Bab-El- Oued est encerclée, La Casbah aussi, les trains ont été interdits de gare à Alger, des manifestants sont arrêtés », a dit d’emblée Sadi, lisant en cela «un message fort au pouvoir qui veut vivre dans la dignité». Pour le président du RCD, ce n’est pas un parti qui est concerné, mais toute la nation. «Ce n’est pas le pouvoir politique, encore moins le pouvoir qu’il faut chasser mais le système politique en lui-même », a expliqué Saïd Sadi. Disant cela, le président du RCD enchaîne par informer que d’autres initiatives, d’autres actions avec d’autres partenaires politiques sont à venir. «Le statu quo est impossible à tenir», dit-il encore sentencieux, ajoutant : «On ne peut pas continuer à laisser ces gens spolier l’Algérie.» Rappelant que le parti et ses militants sont toujours déterminés à poursuivre le débat, Saïd Sadi a affirmé que «l’Algérie est non pas dans une crise politique mais dans une impasse historique». Sadi a parlé d’une «benalite aiguë». D’ailleurs, il a souligné qu’il est intéressant de «comparer entre les fortunes des Bouteflika et celles de Ben Ali». A des journalistes qui l’interrogeaient si la situation actuelle n’est pas due aussi au fait que la classe politique ait déserté le terrain, Saïd Sadi rétorquera : «Il ne faut pas confondre entre le bourreau et la victime » et qu’«il ne faut pas accabler les gens qui agissent au motif que le pouvoir serait plus fort».
S. A. I.