La Coordination nationale pour le changement et la démocratie ne compte pas laisser s’essouffler la dynamique née de la première réunion. Dès vendredi prochain, les syndicats, partis politiques et autres organisations tiendront une deuxième rencontre. Objectif : élargir la coordination à d’autres membres et affiner le plan d’action.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La mobilisation est intacte. Les organisations ayant pris part à la réunion proclamant la naissance de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie tentent de rallier d’autres organisations à leur cause. La seconde réunion devrait regrouper davantage de participants. Rachid Malaoui, secrétaire général du Snapap, estime que la dynamique est en marche et que la prochaine réunion permettra de dégager davantage de consensus autour des actions à mener. La défection du FFS ne semble pas entamer le moral des troupes. Après avoir pris part à la première réunion, la formation de Aït Ahmed s’est en effet rétractée annonçant que «dans l’étape actuelle, les priorités politiques du FFS ne lui permettent pas de s’associer à la proposition d’un appel à une marche à Alger». Le principe d’une marche en février avait en effet été retenu lors de la première réunion, mais Rachid Malaoui précise qu’aucune date n’avait pour le moment été retenue et que la date du 9 février avancée dans un premier temps n’était qu’une proposition qui doit être davantage débattue. La question sera soulevée vendredi prochain. Les organisations et personnalités se donneront, encore une fois, rendez-vous dans une salle de fortune puisque les pouvoirs publics, s’acharnant sur les syndicats autonomes, avaient procédé à la fermeture de la Maison des syndicats. Faisant fi de ces contraintes, les organisations (Laddh, Snapap, la Coordination des sections Cnes, le Cla, le Satef, Sos disparus, le MDS, le RCD, le PLJ, RAJ, des associations d’étudiants, de chômeurs et des comités de quartiers) comptent maintenir la pression avec comme objectif avoué : une rupture totale avec le régime en place. Le ton avait été donné à l’issue de la première rencontre, dont le communiqué la sanctionnant avait montré la voie. «Face aux attitudes répressives et méprisantes du régime en place contre la société algérienne, conscients de la gravité de la crise et des dangers qui guettent le pays, nous, organisation des droits de l’Homme, syndicats autonomes, associations estudiantines et de jeunes, comités de quartier et collectifs citoyens, association de disparus, associations de défense de la femme, figures intellectuelles et partis politiques , décidons de l’organisation d’une marche nationale pour exiger la levée de l’état d’urgence sévissant depuis dix-neuf ans et qui immobilise le pays et brime toutes les libertés», avaient écrit les organisations engagées au sein de la coordination. Cette dernière s’est inclinée «devant la mémoire des victimes et blessés des révoltes populaires (et exige) la libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées pour des raisons de manifestation ou de délit d’opinion» et annonce que «convaincus de l’urgence d’actions collectives engagées, notre démarche est ouverte à toutes les forces et à tous les acteurs de la société afin d’éviter à l’Algérie le chaos et le basculement sérieusement et définitivement dans une perspective de changement démocratique». Son appel semble avoir été entendu puisque dès vendredi, plusieurs autres organisations devraient annoncer leur ralliement au mouvement.
N. I.