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AFP - D'importantes forces de l'ordre ont été déployées en Algérie en prévision de manifestations "pour changer le système" samedi à 11H00 (10H00 GMT), à l'appel de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), et qui pourraient être encouragées par le départ du président égyptien Hosni Moubarak.
Plusieurs marches ou rassemblements sont prévus à travers le pays, mais à Alger, les forces de police, venues en nombre -entre 25.000 et 30.000 selon la presse-, étaient visibles dès vendredi.
Les barrages de police installés aux entrées de la capitale depuis les attentats suicides d'avril et de décembre 2007, revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été également renforcés.
Une manifestation, organisée semble-t-il à la dernière minute pour saluer la chute du président égyptien Hosni Moubarak, devant le siège du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD, opposition) vendredi à Alger a été interrompue par un cordon de policiers qui ont poussé les militants à l'intérieur et procédé à une dizaine d'interpellations.
Le marche d'Alger n'a pas reçu d'autorisation en vertu d'une interdiction en vigueur depuis 2001. Les manifestants ont néanmoins rendez-vous à la Place de la Concorde (plus connue sous son ancien nom de Place du 1er Mai) à 11H00 pour se rendre à la Place des Martyrs aux pieds de la Casbah et à l'entrée de Bab el Oued, théâtre traditionnel de la révolte.
A Oran, à 430 km d'Alger, la wilaya a refusé l'autorisation de manifester. Mais la CNCD maintient son mot d'ordre et appelle à un rassemblement Place du 1er Novembre devant la mairie dans des tracts qu'elle distribuait jeudi encore dans cette grande ville de l'ouest algérien.
D'autres villes entendent aussi répondre à l'appel dont, sur la côte est, Boumerdes, Bejaïa, puis, au sud-est d'Alger Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, et à l'ouest, Tipaza, notamment.
Enfin dans la principale ville de l'est algérien, Annaba, des tracts appelant les citoyens à participer à la marche ont été interceptés par les forces de l'ordre ces derniers jours. Une source policière les a qualifiés de "démoralisateurs" et de menace pour la sécurité des biens et des personnes.
La CNDC a été créée le 21 janvier par des partis d'opposition, la société civile et des syndicats autonomes, dans la foulée d'émeutes du début de l'année qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés.