
Le RCD a annoncé, ce mercredi 9 mars, sa décision de suspendre ses activités au Parlement
Il était parti du village en  député ; voilà qu’une fois encore, une fois de trop, il nous revient  dépité. Il nous revient de sa période coquine, quatre ans à côtoyer les  forbans et les hommes de petite vertu, un encanaillement irrésistible  qu’il s’autorise à intervalles réguliers, envers et contre l’avis des  gens du village. On l’entend déjà, de la place, annoncer au peuple, de  son accent coupable, ce que le peuple sait déjà : le Parlement algérien  est un cercle infréquentable, indigne, un appendice du pouvoir. Les plus  jeunes plaisanteront : « Sache aussi que la terre est ronde ! », « Tu  sais maintenant qu’il n’est pas indispensable de produire des bananes  pour être « République bananière. » Les vieux, eux, ne diront rien. Une  fois encore. Un fois de trop. Ils l’avaient vu partir du village en  député que personne n’avait élu, ils l’avaient vu partir en preux  rédempteur, un matin de mai 2007, où les Algériens avaient boudé la  messe électorale à près de 70 %, le plus fort taux d’abstention depuis  l’indépendance ! Quatre ans plus tard, il saisit pourquoi le village  n’avait pas voté :  quatre ans à entendre Nourredine pester, fulminer,  invectiver, maudire, apostropher pour, au final, s’apercevoir qu’il  parlait dans un Parlement complice, une institution « insensible aux  drames et périls qui pèsent sur l’Algérie ». Les vieux ne disent rien.  Ils écoutent un tardif serment :  « le combat est plus que jamais dans  la rue » Les vieux feront mine d’y croire. Jusqu’à la prochaine  escapade, jusqu’au prochain encanaillement irrésistible, quand l’enfant  du village quittera la rue de nouveau. Ils l’accompagneront alors d’un  regard exercé. « Vas, nous attendrons ton retour. Quand tu seras fatigué  de ta propre vanité, quand tu seras las de t’entendre pester, fulminer,  invectiver, maudire, apostropher, dans un Parlement de forbans, nous  serons là pour t’attendre. Comme toujours…Vas ! Nous t’attendrons  jusqu’à ta maturité, jusqu’à ce jour où il se fera tard pour ton  orgueil, quand, après avoir tant pesté, invectivé, maudit, tu  t’apercevras, fils, que ta colère médiatisée n’était qu’une amertume  sans grande conséquence d’un élu sans grande nuisance mais dont la  mauvaise humeur était indispensable à la parodie du pouvoir.
Vas, mon fils… »
Lematindz