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Dialogue Nord-Sud


- Bush: Vos déserts sont désordre!
- Fahd: Vos désirs sont des ordres!» Kurzas

L’impérialisme est ainsi fait! Je veux parler de l’impérialisme occidental avec à sa tête le «Grand Satan» américain, pour reprendre la célèbre formule des mollahs de l’Asie profonde et enturbannée. Pour deux problèmes identiques, il peut trouver deux solutions différentes, les paramètres servant à ourdir ses arguments étant ses intérêts financiers immédiats. Il ne suffit pas d’aller très loin: vous avez deux dictatures arabes, toutes deux pétrolifères et juteuses à souhait comme les aime l’Oncle Sam. Qu’importe le titre que portent les deux potentats qui, avec leurs familles respectives, ont fait main basse sur ces coffres-forts remplis d’or noir: émir, roi, président ou guide. Ce n’est qu’un détail! Mais il est de taille pour ceux qui forgent les critères de respectabilité. Des vents de révolte soufflent sur ces deux entités avec la même détermination de leurs citoyens respectifs: le changement! Rien que cela! Dans des pays où l’inertie est la règle du jeu. Pourtant, les Occidentaux ont fini par adopter deux attitudes différentes face à une situation identique: fermer les yeux sur ce qui se passe au Bahreïn où la population, en majorité chiite, a demandé sinon le départ d’une dynastie sunnite placée il ya quelques décennies par l’impérialisme anglais, du moins le respect de citoyens marginalisés dans leur propre pays qui vient d’être envahi par une armée d’un pays voisin, pourri de pétrole et dont la dynastie sunnite a, elle aussi, été placée par la perfide Albion. Il faut dire qu’entre pompistes de l’Occident, on se serre les coudes et on reste solidaires. Par contre, il vient de donner de la voix, après avoir préparé une intervention armée en bonne et due forme, par l’intermédiaire de la Ligue arabe d’abord, puis du Conseil de sécurité et de Qardhaoui ensuite. Je veux parler de la Libye où un dictateur imprévisible résiste un peu plus que ses collègues. C’est toujours instructif d’écouter les interviews de dictateurs qui n’ont plus rien à perdre: on découvre les sombres turpitudes de chefs d’Etat qui se prétendent d’une certaine légitimité: l’argent d’El Gueddafi aurait servi à placer Sarkozy sur le trône élyséen. On comprend alors pourquoi une démocratie exemplaire a reçu en grande pompe un terroriste patent au pays des droits de l’homme. Tout s’éclaire. Mais qu’attendre de régimes qui n’agissent que par intérêt? Hier encore, toute l’Europe s’élevait conte l’intervention des chars du pacte de Varsovie, aujourd’hui, elle reste muette devant l’armée d’opérette qui tire sur les citoyens du Bahreïn. Le Conseil de sécurité, paralysé par les veto américains, n’a jamais réussi à matérialiser une sanction contre l’Etat sioniste, a retrouvé sa vigueur et son entrain pour sanctionner l’Irak, l’Iran et le régime libyen. Mais ce n’est pas cela qui porte atteinte à l’arabisme moribond: la position de la Ligue arabe, dirigée à partir du Caire, montre clairement ses liens, ce que dénonce d’ailleurs le fils du dictateur libyen, avec les monarchies du Golfe qui ont déjà offert bases et finances aux troupes anglo-saxonnes pour dynamiter l’Irak. Il faut cependant que la Ligue dite arabe, celle qui n’a jamais résolu un problème interarabe ou d’un pays arabe, n’est pas née de la volonté des potentats arabes mais de celle de la puissance tutrice d’alors: la Grande-Bretagne, qui dominait les principaux pays censés être indépendants en 1945, a réussi à fonder ce coûteux instrument inutile aux peuples arabes. Le 22 mars sera l’anniversaire de cette clique qui n’a jamais réussi à dénouer une crise ou à trouver une position commune des régimes arabes face au problème palestinien.

Selim M’SILI

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