Par : Djilali Benyoub
Après s’être piégés dans le contenu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, celle “empressée” de la Ligue arabe, ils semblent tous vouloir revenir sur ce consensus et le remplacer par un autre dont les motivations seraient liées à des intérêts personnels et particuliers.
L’indétrônable secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, vient de réviser sa position sur la Libye. Après avoir réussi à arracher un consensus autour de la zone d’exclusion aérienne et son insistance pour que le Conseil de sécurité, qui dispose ainsi de la caution arabe, agisse rapidement, ce qui est fait, le même Moussa vient de marquer le pas, remettant en cause, en son nom personnel ou au nom de la ligue, on ne le saura pas dès à présent, la position unie des 22.
Ce revirement surprenant n’est pas, semble-t-il, sans lien avec le revers qu’a vécu Al-Baradeï, potentiel candidat à la présidentielle, à la place Tahrir, qui l’a rejeté à coups de pierre. Le même scénario a été d’ailleurs réservé à Ban-Ki moon venu “vendre” une autre image de l’ONU.
L’on se demande alors si Amr Moussa ne tente pas, par cette position, inopportune, vue sous un autre angle, de se placer dans la perspective de la présidentielle qui se dessine, profitant à l’occasion, du premier “désaveu” de son concurrent immédiat, Al-Baradeï, pour succéder à Moubarak.
La même tendance s’est dégagée, ces deux derniers jours, avec les “critiques” de deux poids lourds du Conseil de sécurité : la Chine et la Russie qui se sont contentées d’une abstention lors du vote de la résolution contre Kadhafi. Alors que la Chine déplore les attaques de l’aviation de l’alliance, la Russie a mis en marche sa machine diplomatique dans le but de “coordonner” avec les pays de la région pour arriver à un règlement des conflits. Cela est dicté par “sa préoccupation” de ce qui se passe dans ces pays.
Ainsi, après s’être piégés dans le contenu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, celle “empressée” de la Ligue arabe, ils semblent tous vouloir revenir sur ce consensus et le remplacer par un autre dont les motivations seraient liées à des intérêts personnels et particuliers.
Les Russes sont-ils en train de revoir leur position en tenant compte de la promesse de Kadhafi de rompre avec l’Occident ? La Chine également. Quant à Amr Moussa, il recule pour mieux sauter… sur la présidentielle égyptienne.