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L’irrésistible hypocrisie du sieur Belkhadem, hier arrogant, aujourd’hui inquiet pour son fauteuil et celui de Bouteflika

L’irrésistible hypocrisie du sieur Belkhadem, hier arrogant, aujourd’hui inquiet pour son fauteuil et celui de Bouteflika

Le secrétaire général du Front de libération nationale, parlant au nom de Bouteflika, hier lors de l’émission «Débats de l’heure» diffusée par la télévision nationale, a paru inquiet et acculé à l’hypocrisie et au mensonge

 

Non, rien ne va plus au sommet de l’Etat. Et la boussole c’est Abdelaziz Belkhadem. Le personnage passe de l’arrogance à l’inquiétude, en un clin d’œil, selon qu’il fasse beau ou gris au sein du sérail. Or, à en juger par les propos du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN),hier,  il doit faire particulièrement maussade chez le régime, qu’on sent inquiet et affolé devant les révolutions arabes et les mouvements de protestation en Algérie, mais aussi déchiré sur la nature de la réponse à donner à la crise.          

Ainsi, hier, le personnage prend soin de ne pas se prononcer sur une éventuelle candidature de Bouteflika pour 2014, estimant qu’il est «prématuré d’en parler».

Or, il y a à peine un peu plus de 3 mois, à la clôture de la session du comité central, il parlait, le verbe haut, de la présidentielle 2014, et assurait d'avance que sa «position est claire» en affirmant que son candidat à la prochaine échéance sera Abdelaziz Bouteflika «si Dieu le veut». Mais pourquoi maintenant ?, avait demandé un journaliste. Et alors, Belkhadem, dédaigneux, le doigt pointé sur l’assistance, plastronne : «  C’est parce qu’il y a en cette période des dires et des interprétations, donc il faut faire comprendre aux gens que notre candidat  est clair et notre position aussi. Comme ça, les gens seront rassurés et pour ceux qui ont fait sortir les chevaux avant la course pour qu’ils ne transpirent pas d’avance». Puis, pour le coup de grâce, il avait affirmé que « son parti restera encore au pouvoir, y compris en 2030. »

Mais hier, stupeur ! A la même question, l’appartchik est soudainement devenu modeste : il affirme humblement que «La question de la présidentielle est prématurée, nous ne sommes qu'à la deuxième année du troisième mandat de Bouteflika.»

C’est qu’entre-temps, il y a eu les révoltes arabes, les dictateurs déchus…Comment s’aventurer à parler d’une candidature de Bouteflika pour 2014 ?

                              Le régime a peur

, C’est très clair dans les propos de Belkhadem tenus hier : le régime a peur de tout ce qui passe dans le monde arabe, et dans le pays.

 La peur se lit dans la bouche de Belkhadem qui a reconnu, mercredi soir, que les mouvements de protestations qui secouent actuellement l'Algérie risquent d'avoir des "conséquences politiques".

Or, du temps où "il faisait beau" pour lui, du temps de son arrogance, Belkhadem estimait  à propos des émeutes qui ont secoué, en janvier dernier, le pays : « Ces contestations sont un phénomène normal et habituel. En 2010, plus de 5.000 protestations ont été enregistrées à travers le pays ». Et d’ajouter : « Seule l’opposition a donné un caractère politique à ces contestations ».

Changement de discours hier : Les mouvements de protestations de rue qui secouent le pays, s'ils sont encore de nature sociale et éducative, "peuvent avoir des retombées politiques", a estimé Abdelaziz Belkhadem. Alors qu’à propos de ce qui se passe dans les pays arabes : et a indiqué que «nous ne sommes pas à l’abri »

Bouteflika est disposé à tout donner pour calmer le front social. Au cours de l'émission politique hebdomadaire "Hiwar Essaa",  Belkhadem a plaidé, à l'occasion, pour "la prise en considération de ces revendications, ne serait ce que par le débat dans certains cas" car "tant que ces mouvements restent dans le cadre pacifique, il est possible de traiter les revendications qu'ils véhiculent"

Alors, face à la grogne, des réformes ? « Non », disait, il y a trois mois Belkhadem. « Oui », dit-il maintenant. Mercredi soir, il a plaidé pour des réformes politiques pour se prémunir contre  "les retombées politiques" de ces mouvements sociaux.  Mais, ajoute-t-il, "sous la direction  du chef de l'Etat" et "à l'intérieur des institutions"

Tiens, tiens…Il y aurait donc été question de réformes sous une autre direction que « la direction  du chef de l'Etat" ?

  Le pouvoir est donc bien déchiré sur la nature de la réponse à donner à la crise.            

Service politique - MatinDZ

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