Il avait promis de « riposter » aux propos d’Ahmed Ouyahia et il va le faire. Abdelaziz Belkhadem secrétaire général du parti FLN s’est arrangé pour être l’invité de « Hiwar Essaa », l’émission politique de la télévision nationale, mercredi 13 avril 2011. Selon diverses sources concordantes, le premier ministre aurait parlé devant les caméras de la télévision le 1er avril dernier, sans en informer au préalable le Président. Il aurait été porteur d’un « message » hostile à Bouteflika à propos de la « succession » et des « réformes politiques » annoncées par Bouteflika et sur lesquels le consensus n’a pu s’établir n’a pu s’établir au sommet. Ces « réformes » sont pour l’instant bloquées du fait qu’une partie de la hiérarchie militaire soupçonne le président de manœuvrer afin de faire le vide dans le champ politique et de préparer un règne pour son propre clan.
Belkhadem va surtout réagir à la déclaration d’intention du Premier ministre qui n’avait pas exclu de se porter candidat en 2014 et réaffirmer que ces propos ne sont pas ceux de l’Alliance présidentielle. Belkhadem profitera également de l’occasion pour répliquer au président du MSP Bouguerra Soltani qui n’écarte pas, non plus, son désir d’accéder à la magistrature suprême.
Pour le chef du FLN, le candidat aux prochaines présidentielles ne peut être que l’actuel président Abdelaziz Bouteflika lui-même. «Si Dieu nous prête vie, notre candidat pour 2014, sera Abdelaziz Bouteflika», avait-il affirmé lors d’une conférence de presse tenue au lendemain de la session du comité central »
La sortie d’Ouyahia sur la chaîne A3 avait, rappelons-le, suscité le courroux du clan présidentiel. « J’y répondrai à la télévision » avait rétorqué Belkhadem, le lendemain, dans une déclaration au journal l’Expression.
Ouyahia n’a pas attendu pour donner un deuxième coup de canif. La semaine dernière, dans une conférence de presse animée à l’issue des travaux de la 4e session du conseil national du RND, il a ironisé sur ceux « qui mettent la charrue avant les bœufs », soulignant que l’échéance est encore loin. Il a pris soin d’en rajouter et de rappeler que « personne n’occupera un poste à vie » et que « le président de la République, M. Bouteflika, ne s’est pas fait élire pour être président à vie ». A propos des « réformes politiques », il a annoncé – et c’est une première - que son parti se positionnera contre le régime parlementaire « même s’il est proposé par le Président. »
La « réponse » de Belkhadem précèdera de quelques jours seulement le discours de Bouteflika à Tlemcen le 16 avril prochain lors de la célébration de cette ville comme capitale de la culture islamique. Il est attendu, selon cette source, que le chef de l’Etat réaffirme « son autorité » et dénonce ceux qui s’opposent aux « réformes politques »
O.L.