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Nacer Mehal, un ministre qui censure mais n’assume pas

  TSA

Nacer Mehal censure le magazine Arabies, puis l’autorise avant de démentir l’avoir censuré en accusant TSA d’avoir rapporté une fausse information. « TSA a parlé du journal Arabies qui aurait été interdit. Je demande à TSA, à travers vous, de m’apporter la preuve qu’Arabies a été censuré », a déclaré le ministre de la Communication ce mercredi 20 avril sur les ondes de la Chaîne Une. M. Mehal était l’invité de l’émission « Tahaoulate » de la chaîne arabophone de la radio nationale.

Non seulement les preuves existent (lire le communiqué ci‑dessous)  mais il y a plus grave. Nacer Mehal ne semble pas assumer un acte de censure qui a bien eu lieu, comme l’a confirmé ce mercredi à TSA Arabies. « Notre dernier numéro été interdit pendant une semaine en Algérie. Mais après la publication du communiqué, l’interdiction a été levée. Nous avons tout de même perdu une semaine », a déploré une source chez Arabies. Le communiqué d’Arabies a été publié sur le site internet du magazine. Il a été retiré après la levée de l’interdiction par les autorités algériennes.
 
L’interdiction d’entrée en Algérie du dernier numéro du mensuel Arabies a été motivée par un dossier consacré à l’Algérie dans lequel sont évoquées les luttes au sommet de l’État pour la succession de Bouteflika. Mais une semaine après avoir pris cette décision, le gouvernement algérien s’est dérobé. Une reculade qui semble liée à la visite à Alger du rapporteur de l’ONU sur la liberté de la presse et d’expression. Accueillir le rapporteur onusien avec l’interdiction d’un magazine qui n’est pas connu pour ses prises de positions franchement hostiles à l’Algérie aurait effectivement fait désordre.
 
 
Le communiqué d’Arabies annonçant sa censure en Algérie
 
ARABIES VICTIME DE CENSURE
 
Le 7 avril 2011 en fin d’après-midi, les services de Monsieur Nacer Mehal, Ministre de la Communication algérien, ont décidé de censurer le numéro 288 d’Arabies (avril 2011).
 
Aucune raison n’a été invoquée qui justifie une telle décision
 
Depuis 1987, Arabies, fondé par Yasser Hawari, grande figure du journalisme spécialisé dans les pays arabes, a toujours veillé à respecter une ligne éditoriale objective et critique, quel que soit le thème abordé dans ses sujets.
 
Aujourd’hui, l’Algérie prive ses citoyens d’une source d’information essentielle en ces temps de crise internationale.
 
Par ses articles pertinents, à la pointe de l’actualité, Arabies se faisait le pont entre l’Occident et l’Orient et une telle action de la part des hautes autorités algérienne est une atteinte à la liberté d’expression, chère au cœur du peuple arabe.
 
Alors que des pays tels que la Tunisie ou l’Égypte, qui luttent pour une démocratie juste et libre, sont sur le point de trouver un équilibre depuis longtemps désiré, un tel acte ne se doit‑il pas d’être dénoncé ?
 
Arabies compte sur l’appui de ses confrères pour véhiculer cette information le plus largement possible.
 
 

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