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Amnesty International épingle les services de sécurité et dénonce l'impunité du DRS

« Des défenseurs des droits humains et d’autres personnes ont été empêchés de tenir certaines réunions et manifestations. Des personnes soupçonnées d’infractions liées à la sécurité ont été arrêtées et incarcérées sans contact avec le monde extérieur. Des femmes victimes de violences liées au genre ont été privées de voies de recours. Des étrangers ont été arrêtés et expulsés sans pouvoir faire appel de cette décision. Des chrétiens ont été persécutés pour avoir pratiqué leur foi sans autorisation ; d’autres personnes ont été jugées pour avoir dénigré les préceptes de l’islam ». Dans son rapport annuel 2011 rendu public ce vendredi 13 mai, Amnesty international établit un constat accablant sur la situation des droits de l’homme en Algérie.
 
Selon cette ONG, les attentats perpétrés notamment par AQMI (Al‑Qaïda au Maghreb islamique) ont fait au moins 45 morts parmi les civils et une centaine d’autres dans les rangs de l’armée et des forces de sécurité. Plus de 200 membres présumés de groupes armés islamistes auraient été tués par les forces de sécurité au cours d’escarmouches ou de perquisitions, a‑t‑elle précisé. « Souvent, les circonstances étaient peu claires et on craignait que certains de ces homicides n’aient été des exécutions extrajudiciaires », relève, toutefois, l’ONG.
 
 
Impunité du DRS
 
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, Amnesty relève des abus chez les services de renseignements algériens. « Des agents du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le service du renseignement militaire, continuaient d’arrêter des personnes soupçonnées d’infractions liées à la sécurité et de les placer en garde à vue, parfois au‑delà de la durée maximale de 12 jours prévue par la loi, dans des centres de détention non reconnus où elles risquaient d’être torturées ou autrement maltraitées », souligne Amnesty. « L’impunité était toujours bien établie pour les actes de torture et autres sévices infligés à des personnes soupçonnées d’infractions liées à la sécurité », dénonce‑t‑elle.
 
Dans ce contexte, Amnesty International relève quelques manquements au respect des droits des détenus, comme la longueur de la détention préventive, la torture, les traitements infligés aux détenus en prison.
 
Concernant la liberté d’expression et de réunion, l’ONG rappelle notamment les interdictions qui avaient frappé la tenue du congrès de la LADDH et celles toujours en vigueur des rassemblements des familles de disparus devant le siège de la CNCPPDH à Alger. Évoquant la discrimination et les violences à l’égard des femmes, le rapport note que malgré quelques efforts, «  les autorités n’avaient toujours pas érigé en infraction les violences au sein de la famille, notamment le viol conjugal, et les auteurs de violences liées au genre n’étaient pas traduits en justice ». Amnesty déplore aussi qu’après les agressions ayant visé des femmes vivant seules à Hassi Messaoud, « aucune poursuite n’a été engagée contre les responsables présumés de ces agissements ». 
 
Sur la question des disparus, sujet récurrent depuis la décennie 1990, Amnesty déplore toujours l’absence d’enquête et la poursuite de l’impunité accordée aux services de sécurité. « Les autorités n’ont pris aucune mesure pour enquêter sur les milliers de disparitions forcées et autres violations graves des droits humains qui ont eu lieu au cours du conflit interne des années 1990. Elles ont continué de mettre en application la Charte pour la paix et la réconciliation nationale (Ordonnance no 06-01), qui accorde l’impunité aux forces de sécurité, rend passibles de poursuites les personnes qui critiquent le comportement de ces forces et octroie l’amnistie aux membres de groupes armés responsables d’atteintes flagrantes aux droits humains », souligne l’ONG.
 
Par ailleurs, elle relève l’absence d’enquête sur la mise à sac de l’église protestante de Tizi Ouzou. Dans ce contexte également, Amnesty rappelle les harcèlements dont ont été victimes les chrétiens et les convertis ainsi que les non jeuneurs.  Enfin, le rapport rappelle, à propos de l’immigration clandestine, que « le Comité sur les travailleurs migrants [ONU] s’est déclaré préoccupé par le fait que les travailleurs migrants en situation irrégulière peuvent être détenus indéfiniment et il a regretté que les autorités n’aient pas mené d’enquête sur les informations faisant état d’expulsions collectives ».
 

Lire la totalité du rapport en cliquant ici 
 

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