Alors que chez nous beaucoup s’agitent autour de ruptures de stocks, de pénurie des médicaments, le problème, le vrai problème est ailleurs et bien plus grave. Les médicaments que nous «avalons» sont mis en cause par des scientifiques. Le Rhinatiol, le Primpéran, le Maalox, des antidiabétiques...
Le point de départ de l’information qui nous intéresse, cette semaine, se situe en France mais nous concerne tout autant. Il s’agit de médicaments cancérigènes. Le quotidien français Le Monde a publié une liste comportant 400 de ces médicaments. Des médicaments que l’on retrouve dans toutes nos pharmacies. La France étant notre premier fournisseur d’où proviennent 60% de nos approvisionnements en médicaments. Voilà pourquoi cette affaire est aussi notre affaire! Alors que chez nous beaucoup s’agitent et parlent seulement de disponibilité, de ruptures de stocks, de pénurie des médicaments, le problème, le vrai problème est ailleurs et bien plus grave.
Les médicaments que nous «avalons» guérissent, peut-être, des maladies mais nous en causent d’autres, autrement plus graves. Il y a vraiment de quoi être inquiets car la liste comprend des médicaments très courants comme le paracétamol, le Rhinatiol, le Primpéran, le Maalox, des antidiabétiques et bien d’autres. Comment est-ce possible? Comment cela a-t-il été découvert? Comment parer à la situation? Ce sont les vraies questions. Des scientifiques ont analysé ces médicaments et ont découvert que des dérivés pétro-chimiques, les parabènes, sont utilisés lors de la fabrication par les laboratoires comme conservateurs. Ils ont découvert que ces parabènes provoquent des cancers en perturbant le fonctionnement de notre système hormonal. Pas seulement puisqu’ils causent aussi des problèmes de fertilité masculine. L’accusation est grave. Trop grave. Plusieurs laboratoires sont ainsi mis au banc des accusés. Pour une histoire de sous, nous dit-on. Au lieu d’utiliser des conservateurs naturels qui coûtent plus cher, les industriels choisissent les parabènes pour réduire les prix de revient. C’est simple et cruel. Reste tout de même une question et non des moindres: par quel miracle la toute puissante industrie pharmaceutique est-elle ainsi attaquée? Et par qui? Difficile à l’heure actuelle d’avoir une réponse. Seulement des hypothèses. Il y a d’abord le jeu de la concurrence qui à ce niveau-là ne fait pas «dans la dentelle». Mais si l’on «creuse» un peu plus, on trouve que la stérilité réduit la démographie. Les cancers aussi. Et si l’on poursuit ce raisonnement on débouche sur la politique. De cette politique qui ne s’embarrasse d’aucun état d’âme. On sait que la planète souffre de la faim, des maladies, de surpopulation. Que ce sont d’importants défis à relever.
De là à dire que l’industrie pharmaceutique est impliquée dans une stratégie de réduction de la démographique à l’échelle mondiale, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Du moins en l’état actuel des informations. Avouons que l’affaire est tout de même plus «lourde» à comprendre que lorsqu’il s’agissait d’un seul laboratoire comme Servier avec le scandale de son Médiator.
S’attaquer à 400 médicaments produits par plusieurs labos est difficilement explicable. Quoi qu’il en soit et en ce qui nous concerne, le principe de précaution doit dicter nos actions face au danger. Un principe que nos autorités sanitaires doivent immédiatement mettre en oeuvre. Beaucoup des médicaments incriminés, notamment ceux dits de confort, doivent être retirés du circuit de commercialisation. Pour les autres, nos responsables de la pharmacovigilance doivent prendre des décisions au cas par cas. C’est aussi le moment d’appeler tous les citoyens à bannir l’automédication. C’est une vraie stratégie de défense qu’il faut mettre en place. Que tout le monde se rassure, il ne s’agit pas de pain.
De plus nous sommes mieux «immunisés» que les Français pour au moins une raison: les Algériens n’ont eu accès aux soins qu’après l’indépendance. C’était hier. Les 9 millions d’Algériens qui ont fêté la victoire, le 5 juillet 1962, n’avaient pour médicaments que les plantes. C’est une science qui s’appelle la phytothérapie et qui existe encore chez nous. Nous pouvons, dans le calme, prendre toutes les décisions qui s’imposent. Et suivre ce dossier car le scandale ne fait que commencer!
(zoume6@hotmail.com)
Zouhir MEBARKI