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Etudiants algériens : dégage Monsieur le ministre !

 

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Etudiants en colère Etudiants en colère

La contestation sociale ne s’apaise pas en Algérie. Le discours du président Abdelaziz Bouteflika qui a promis des reformes immédiates ne trouve pas une unanimité. Après les paramédicaux et les médecins résidents, les étudiants bravant l’interdit, menaçant la tutelle d’une année blanche.

Le facteur déclenchant de ce vaste  mouvement national de protestation des étudiants, le plus important depuis l’année 1987, a été la publication du décret 10-315 du 13 décembre  2010 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires . Un décret qualifié de « décret de honte », mettant tous les étudiants, de master (Bac+5) et de magister (Bac+7), sur le même pied d’égalité.

Après avoir suscité la colère des étudiants, mais aussi des syndicalistes et des enseignants, le décret en question a été abrogé, fin février, mais les étudiants demeurent encore inquiets. Ils souhaitent aujourd’hui avoir plus de précisions de la part des autorités, mais voulant aussi arracher d’autres revendications

Un groupe de protestataire s’est réuni et forma une Coordination Nationale Autonome des Etudiants (CNAE) qui a donné rendez-vous à une grande marche pacifique le 12 avril dernier qui a tourné en violents heurts avec la police.

D’après des organisateurs, plus de 50.000 étudiants ont répondu à l’appel de la CNAE et participé à la marche pacifique. Scandant des slogans hostiles au pouvoir : « Ingénieurs d’Etat, l’Etat nous rejette », « Pouvoir dégage ! », « One, Two, Three où va l’Algérie ? » et « Y en marre des promesses ! », les étudiants ont marché de la place de la Grande poste (en plein centre ville d’Alger) jusqu’à la présidence de la République. La police a, vainement, essayé de les arrêter. Finalement, suite à l’intervention des forces anti-émeute, plusieurs blessés ont été signalés, la folle a été dispersé et les organisateurs de la marche déclarent qu’ils sont décidé de défendre leurs droits jusqu’au bout. « Nous voulons faire comprendre les autorités, et surtout Mr le ministre de l’enseignement supérieur, que nous n’allons pas nous taire » dit Mustapha (23 ans), étudiant à l’université de Bab Ezzouar. « les autorités doivent prendre en charge nos revendication » affirme Khaled (24 ans), étudiant génie civil.

Tandis que La Coordination Nationale Autonome des Etudiants, qui regroupe des professeurs de notoriétés, à l’instar de Daho Djerbel, Ali Bensaâd  et Ahmed Rouadjia, a signé le jour même un communiqué dans lequel elle « salue la lutte du mouvement étudiant autonome pour la défense de ses revendications socio-pédagogiques et pour une gestion démocratique de l’université algérienne » en dénonçant « la répression brutale par les forces de police de la marche pacifique », la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) a considéré dans un communiqué  que « l’université vit une crise structurelle indissociable de la crise multiforme que connait l’Algérie »

De Bejaia à Boumerdès, en passant par Sétif et Tizi Ouzou, la colère des étudiants a touché plusieurs pôles universitaires. De leurs cotés, les rectorats de certains grandes écoles ont réagi vite et pris des mesures punitives. L’école nationale supérieure d’hydraulique de Blida a traduit en justice dix étudiants grévistes pour «incitation à la grève et entrave au bon déroulement des cours au sein de l’établissement universitaire».

plusieurs organisations estudiantines ont rejoint les revendications des étudiants.  L’Union Générale Estudiantine Libre a souligné dans une communiqué « son soutien au mouvement contestataire ».

Après plus d’un mois de contestations, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Mr Rachid Hraoubia déclara : « Le ministère a répondu favorablement à la demande des étudiants pour l’abrogation du décret présidentiel 10- 315», tenant à rappeler aux protestataires qu’aucun texte de loi régissant les diplômes universitaires n’a été modifié. « La rumeur nous a fait beaucoup de mal », a ajouté le ministre. Mais ses propos ne convainquent pas le mouvement estudiantin. A savoir que les étudiants de pharmacie à la faculté centrale d’Alger maintiennent toujours une grève,revendiquant la création de facultés de pharmacie, l’ouverture davantage de postes de résidanat et l’ouverture de la spécialité pharmacie industrielle. Certains représentants d’étudiants semblent déterminés et n’ont pas peur d’une année blanche. « Il vaut mieux perdre une année que de perdre tout un avenir » dit un membre de la CNEA. Et le ministre assure « Les universités fonctionnent normalement et les propos sur une année blanche sont infondés ».

 

 

Chiffres :

Il est à noter que le réseau universitaire algérien compte 84 établissements d’enseignement supérieur répartis sur 46 wilayas. Ce réseau est constitué de 36 universités, 15 centres universitaires, 16 écoles nationales supérieures, 5 écoles normales supérieures, 10 écoles préparatoires et 2 classes préparatoires intégrées. Avec un total de 1.230.000 étudiants.

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