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Les Français découvrent leur retard audiovisuel sur l’Amérique

«Nous ne faisons que rappeler la loi, mais nous ne sommes pas chargés de la faire appliquer.»
Rachid Arhab, membre du CSA

Depuis une semaine, les images sur DSK qui proviennent des Etats-Unis choquent les Français, et les médias français découvrent le grand fossé et le retard dans la liberté d’expression qui existe entre eux et les médias d’Amérique du Nord. Les Français sont également choqués par la manière brutale dont fonctionne le système judiciaire américain. Des images qui n’avaient pas choqué quand les médias français montraient les images de Michael Jackson menotté et en prison. Une situation et une différence de culture qui a poussé le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) à tenter de rappeler à l’ordre les chaînes de télévision françaises. Il les a exhortées à la plus grande retenue dans la diffusion d’images relatives à des personnes mises en cause dans une procédure pénale. Mais les télévisions françaises ont répondu au CSA qu’elles ne pouvaient ignorer des images diffusées sur la Toile et les télés du monde entier. Ainsi, pour Guillaume Dubois, directeur de l’information de Bfmtv, il est impossible de cacher des images librement diffusées sur les télévisions du monde entier. À l’heure de l’audiovisuel planétaire, la notion de frontières médiatiques n’a plus de sens. Ce sont des images que nous ne sommes pas habitués à voir ailleurs que dans les séries américaines. Même réaction chez i-Télé. Olivier Ravanello, directeur adjoint de la rédaction rappelle que cette affaire est «hors normes. Ces images révèlent une violence objective qui est faite à Dominique Strauss-Kahn. Tout ceci constitue des éléments d’information dont il faut rendre compte». «Ce que l’on comprend par ces images, c’est que la justice américaine est un système purement accusatoire, souligne Thierry Thuillier, directeur de l’information de France Télévisions. Dans un contexte d’information mondiale, l’application de la présomption d’innocence est difficile, et il est vrai que nous prenons le risque d’être poursuivis. Mais cela aurait été une faute professionnelle de ne pas diffuser ces images. Nous veillons cependant à ne céder ni à la répétitivité ni à la diffusion prétexte, et nos commentaires sont réfléchis.» Enfin, même Catherine Nayl, directrice de l’information de TF1 et LCI, estime, elle également, que les images sont en elles-mêmes des informations. Elle affirme avoir édicté comme règle de limiter les images les plus choquantes au périmètre factuel sur TF1. Quant à LCI, si le traitement ne peut pas être équivalent, du fait des 50 éditions quotidiennes, nous insistons toujours sur le vocabulaire employé et l’équilibre des sujets. En France, où le respect de la présomption d’innocence interdit de filmer les procès, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’est senti obligé de rappeler à l’ordre, les chaînes de télévision françaises. Car depuis dimanche matin, les Français découvrent la réalité crue de la justice américaine et ses conséquences sur le traitement de l’information. En l’occurrence, la diffusion, souvent en boucle, d’images de Dominique Strauss-Kahn entravé, escorté par la police, et celles de son audition au tribunal de New York.

amirasoltane08@live.fr

Amira SOLTANE

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