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Des prévisions et des chiffres qui contredisent la stratégie du gouvernement

 

Samir Allam

rendement action-obligation.
 

Dans le monde de la finance internationale, Bill Gross est un homme très respecté et écouté. Il est considéré comme un des plus importants gestionnaires de fonds d’investissements au monde, particulièrement dans le domaine des obligations. Ce gestionnaire du fonds Pacific Investment Management Co. (le plus gros fonds en obligations dans le monde) est considéré comme « l’investisseur en obligations le plus important de la nation » par le New York Times. 
S’exprimant, ce jeudi 9 juin à Chicago, il a appelé les investisseurs à éviter les bons du Trésor américain car ils ne sont pas rémunérés pour le risque d’inflation. L’Algérie figure parmi les plus importants investisseurs en bons du Trésor américain avec plusieurs dizaines de milliards de dollars – le seul chiffre connu remonte à 2007 : il était de 43 milliards de dollars.
 
Selon lui, la différence entre le rendement réel des bons du Trésor est négatif (-0,103 %) actuellement, au plus bas depuis novembre 2008. Il a affirmé que le gouvernement américain a intentionnellement maintenu les taux d’intérêts bancaires à un niveau inférieur à ce qu’ils devraient être avec comme objectif de réduire les niveaux d’endettement record en poussant les investisseurs à mettre la main à la poche. Selon lui, les détenteurs de bons du Trésor américain sont destinés à être « cuits comme des grenouilles dans un seau d’eau de plus en plus chaud ».
 
 
Menace sur la dette américaine
 
Les déclarations de Bill Gross interviennent alors que l’agence de notation financière Fitch a menacé de dégrader la note financière attribuée à la dette américaine. Fitch n'est pas la première agence de notation à mettre en garde les États‑Unis : Moody's avait menacé elle aussi de dégrader la note américaine. Pour les agences, Washington est en effet en train de jouer avec le feu : en août prochain, la dette américaine dépassera le plafond autorisé par le Congrès et si ce plafond n'est pas relevé, les États‑Unis seront techniquement dans l'incapacité d'honorer leurs engagements financiers.
 
« Concrètement, une baisse de la note de la dette américaine va provoquer une baisse du prix de l’obligation et une hausse du rendement. L’Algérie va être pénalisée car le montant de ses avoirs va baisser », explique un économiste.
 
Cette situation illustre les risques élevés pris par le gouvernement en plaçant l’essentiel des avoirs de l’Algérie à l'étranger en bons du Trésor américain. Lundi, Karim Djoudi  a tenté de justifier la stratégie de placement de la Banque d’Algérie par le souci de prudence dans la gestion des réserves de change.  « La Banque d’Algérie a une logique de gestion sûre », a‑t‑il dit. Mais les données montrent que le gouvernement algérien n’a pas opté pour une bonne stratégie en matière de gestion des réserves de change (voir graphe en image). Depuis 2001, la rémunération des actions est en constante hausse (en noir) alors que celle des obligations (en rouge) est en baisse.  « Si l’Algérie avait au moins diversifié ses placements, elle aurait gagné beaucoup d’argent et évité de s’exposer aux risques de la dette américaine », explique un spécialiste en placements financiers.

 

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