Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

DE NOMBREUX CITOYENS ONT MANIFESTÉ HIER


Azazga exige vérité et justice

Plusieurs centaines de personnes ont répondu, hier, à l’appel de la Coordination des comités de village et les élus d’Azazga pour dénoncer et condamner la bavure militaire commise le 23 juin dernier par des éléments de l’ANP ciblés par un attentat à la bombe à proximité de l’hôpital d’Azazga. Aux villageois d’Azazga, se sont joints des citoyens de la commune de Souamaa dont est originaire la victime de la bavure militaire.
Prévue silencieuse, la marche fut bruyante avec des slogans hostiles au pouvoir entonnés à tue-tête par la foule qui a déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Jugez les coupables», «A qui le tour ?» alors que l’itinéraire «administratif» de la marche gare-routière daïra a été dévié pour aboutir aux lieux du crime où fut déposée une gerbe de fleurs en présence de la famille de la victime qui a pris part à la marche à laquelle ont également participé quatre députés du RCD et le P/APW par intérim qui ont rendu visite au blessé de 70 ans actuellement en observation à l’hôpital. Ils se sont longuement entretenus avec les médecins et les propriétaires des deux villas saccagées par les éléments de l’ANP dont personne à Azazga n’a compris l’acte. Plusieurs témoins oculaires ont insisté pour dire que mis à part la bombe, il n’ y avait aucun terroriste dans les parages lors de l’explosion actionnée à distance. Des personnels de l’hôpital présents sur les lieux ont affirmé que dans leur affolement, des militaires ont tiré en direction d’autres militaires. Après la panique générale occasionnée à l’hôpital, malades y compris, des travailleurs de l’institution sanitaire affirment que trois d’entre eux se sont vu subtiliser leurs portables par des militaires surexcités. Revenant sur les conditions du crime, des témoins qui ont déposé devant les enquêteurs ont affirmé que la victime de ce qu’ils qualifient d’un pur assassinat est un paisible ouvrier-journalier bien connu et estimé dans la région. Il a été poursuivi jusque dans la villa à côté de l’hôpital et achevé de plusieurs balles par les militaires en proie à une folie furieuse avant d'être traîné sur le goudron pour l’exhiber comme terroriste sur la RN 12. Les deux villas objets de saccages font peur avec toutes ces traces de sang, des coffrets à bijoux éventrés, des téléviseurs cassés alors que leurs façades portent des traces de projectiles de petite artillerie. Outre les façades et même certaines parties intimes des deux habitations, des voitures portent les impacts de balles tirées à bout portant. L’une d’elles était occupée par un paisible citoyen qui lisait son journal au moment des faits et qui n’a dû sa vie qu’à son réflexe. C’est par miracle si le blessé de 70 ans, gardien de son état a été épargné racontera-t-il à la délégation parlementaire du RCD à laquelle il a avoué qu’après avoir essuyé une rafale, il n’a dû son salut qu’à l’intervention d’un autre militaire qui a ordonné à ce qu’on l’épargne vu son âge avancé. Les brutalités sur une famille traînée dehors avec une enfant de 16 mois sont également à mettre au registre d’un comportement incompréhensible des militaires coupables également de pillage, selon les témoins présents sur place. Les sections syndicales de la santé à savoir la SNPSSP, la SNPSP, la SAP et l’UGTA ont rendu publique hier une déclaration- dénonciation dans laquelle ils déplorent la violation des franchises hospitalières par les éléments de l’ANP, les violences verbales et physiques dont furent victimes, selon elles, les personnels de l’hôpital. Ils considèrent cette manière de faire comme une atteinte grave à l’esprit même des conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Les manifestants, qui n’entendent pas lâcher du lest jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur cette sombre affaire, rejoignent dans leur quête de vérité les victimes directes de la bavure militaire qui affichent un certain optimisme quant à l’éclatement de la vérité et la condamnation attendue des auteurs de cet acte qui entache sérieusement une institution militaire, l’ANP, qui jouissait jusque-là d’un énorme capital confiance de la part des citoyens de la région qui ont peur d’un remake de ce qui s’est passé durant les événements du Printemps noir et de la parodie de justice qui a suivi cette affaire. Un complément d’enquête serait, d’ailleurs, en cours à des fins de recoupements des trois rapports d’enquête déjà établis, affirme une victime. L’arrestation de cinq militaires dont le responsable du convoi réjouit d’ores et déjà les victimes qui attendent toutefois l’aboutissement de l’enquête pour se faire une idée plus claire du dossier. Tandis que des manifestants surexcités entendent maintenir la mobilisation et la pression «jusqu’au jugement des assassins».

Les commentaires sont fermés.