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Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
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Jean-Pierre Chevènement a quitté l’Algérie.
Ah bon ? Et il est venu quand ? Je prends cette histoire d’usine Renault à titre d’exemple, juste comme ça. Comme j’aurais pu prendre un tas d’autres exemples du même acabit. Comment expliquer que chez nous, un projet prend ce genre de chemins pour le moins sinueux, bizarres, en zigzags et en virages à vous donner le tournis ? Je n’arrive pas à comprendre cette spécificité algérienne qui fait que, tous les jours, on vous murmure que l’usine de montage de voitures au losange est sur le point de voir le jour, le lendemain, on vous précise que des différends entre les deux parties pourraient retarder la chose, le surlendemain, on vous susurre qu’aucun nuage ne plane au-dessus du doux ciel bleu qui enveloppe Alger et Paris et que Renault a déjà imaginé la maquette de la future usine et acheté les boulons qui serviront à serrer sa structure et sa charpente, le sur-sur-lendemain, on revient vous avertir que des grincements se sont fait entendre, non pas dans la charpente métallique de la future ex-usine de montage de guimbardes, mais bien plutôt dans les couloirs des chancelleries des deux pays, le mois suivant on se re-pointe devant vous avec un sourire large comme une jante 19 pouces et l’on vous jure la main sur la calandre que le prototype de la première Renault montée en Algérie et pour l’Algérie sera exposé dès la semaine prochaine à la Safex avec la possibilité pour les médecins résidents non grévistes de l’acquérir en leasing, et le mois d’après… zut ! Et puis à quoi bon pousser encore le régime moteur plus loin. Vous l’aurez compris, le propos est à l’étonnement. Mon étonnement de ne pas voir les choses se passer de manière moins alambiquée. Je veux bien que les relations commerciales, économiques, et les relations tout court entre deux pays soient quelque chose de compliqué, mais là, ça frise la perversion ! Si nous voulons un métro ou un tramway pour nos villes, nous subissons ce genre d’atermoiements sans fin. Si nous voulons connecter nos pipelines vers l’Espagne et les pays d’Europe, éclate alors un scandale qui nécessite un arbitrage long et coûteux. Si nous voulons qu’une grande chaîne internationale de distribution alimentaire s’installe chez nous et pourvoie aux besoins de nos ménages, elle vient, s’essaie à un commerce où elle excelle partout ailleurs dans le monde même en Chine, reste quelques mois puis se casse, avouant ne plus s’en sortir en Algérie, et si nous voulons que nos routes et autoroutes soient aux standards mondiaux et construites par des bâtisseurs reconnus, ces derniers viennent, mais alors, les scandales les plus énormes jalonnent très vite le parcours mal bitumé de cette autoroute, les tribunaux s’emplissent des affaires liées à ce tronçon routier et, cerise sur le gâteau, nous oublions d’exiger au départ des stations- services et des aires de repos pour accompagner cet ouvrage. N’y a-t-il donc pas un exemple, un contre-exemple ? Un projet annoncé une fois ! Un projet réalisé en une fois ! Un projet livré une fois pour toutes. Et un projet apprécié de nous tous ? Juste un, ya sahbi ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. |