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«Le pouvoir use de la ruse et du mensonge»

KARIM TABOU À DRAÂ-BEN-KHEDDA :

Pour Karim Tabou, venu, samedi dernier, à Draâ Ben Khedda à l’occasion de la relance des activités de la section communale du FFS, le changement politique en Algérie est un processus inéluctable que le pouvoir cherche à bloquer ou à transformer à son profit.
D’emblée, le premier secrétaire national du FFS disqualifie la démarche du pouvoir qui, selon lui, louvoie et cherche à gagner du temps. Le processus de réformes promises et engagées sous la pression internationale et d’une conjoncture politique régionale sur fond de révoltes populaires contre les régimes en place n’est qu’un leurre destiné à tromper la vigilance de l’opinion nationale et internationale. Karim Tabou doute du sérieux des réformes promises par le pouvoir, fermé, selon lui, au changement et à l’ouverture. «Le pouvoir a toujours rusé et usé du mensonges », comme en témoignent les consultations menées par la commission Bensalah et auxquelles ont été conviés de «faux partis politiques et une fausse société civile». Une démarche qui vise à tromper les citoyens qui sont, selon Tabou, échaudés par les exercices précédents et qui les placent dans le doute et la suspicion. «La méthode suivie n’est pas la bonne», martèlera-t-il, estimant que le changement ne doit pas passer par la modification des lois. «Il faut d’abord appliquer celles qui existent», énumérant, dans la foulée, les violations récurrentes des différents textes constitutionnels mis en place depuis l’indépendance. «Il n’importe pas de changer les lois, si ceux qui les rédigent sont les premiers à les violer», avertira le premier secrétaire du FFS qui s’est adonné à un décryptage du dessous des cartes des réformes proposées par Bouteflika. Il estimera, dans ce sens, que la révision de la loi électorale vise la création de nouveaux équilibres et le contrôle du champ politique. Il en va de même pour les correctifs qui seront apportés aux textes relatifs aux partis politiques et qui ont pour objectif la création de nouveaux rapports de force favorables au pouvoir. Bref, il y a suffisamment de preuves qui permettent à Tabou de douter des intentions du président de la République et du pouvoir qui, dans un contexte régional favorable au changement, veulent donner l’illusion du changement. «Il y a une théâtralisation qui vise à donner l’illusion du changement», ironisera l’orateur pour qui le régime temporise et joue la montre. Les prochaines élections présidentielles en France et aux Etats-Unis et les préoccupations sociales des Algériens fondent ce calcul du régime qui veut diluer le désir de changement exprimé par la société. Tabou s’est félicité du fait que les idées proposées depuis longtemps par le FFS pour une réelle ouverture politique fassent l’unanimité au sein de la majorité des forces acquises pour le changement, à l’égard desquelles il n’a pas manqué de marquer la différence de son parti, posant les conditions pour un engagement politique commun. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes, qui plaide pour une autre manière de faire de la politique, s’est dit favorable à un partenariat basé sur des principes et des valeurs fondées sur l’instauration de la confiance avec les citoyens. «C’est le peuple qui convoque les partis politiques et non l’inverse », dira-t-il, qualifiant d’«agitation » les appels à la mobilisation pour le départ du régime lancés par des organisations politiques et de la société civile en février dernier.
S. A. M

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