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Les Egyptiens à Israël: «Dégage!»

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Quand l'arrogance se fait pathétique. «Faites quelque chose Monsieur le Président!». C'est Netanyahu qui, paniqué, a téléphoné, à 2h du matin, pour supplier Obama de sauver le personnel diplomatique de son ambassade au Caire envahie par la foule égyptienne vendredi dernier. L'ambassadeur a pu être dégagé de l'immeuble assiégé ainsi que tout le personnel de l'ambassade pour rejoindre l'aéroport et s'envoler pour Tel Aviv. Entre-temps les manifestations ont enlevé le drapeau israélien du fronton de la représentation diplomatique pour le remplacer par le drapeau égyptien. L'événement marque un tournant impensable, il y a seulement quelques mois, dans la situation au Proche-Orient. Israël vient de se faire jeter en pleine figure les accords de Camp David qu'elle avait, avec le temps, transformés en marché de dupes. La dernière violation par Israël du traité de paix a eu lieu jeudi dernier, c'est-à-dire la veille de la manifestation du Caire. Un rapport de la Force multinationale et observateurs (FMO) précise qu'Israël est entré en Egypte, près de Eilat à la frontière entre les deux pays et a tué 5 policiers égyptiens. C'était la énième action arrogante de l'Etat hébreu contre l'Egypte qui ne s'est pas rendu compte que le «Printemps arabe» avait changé la donne en Egypte. Pourtant, les deux attaques contre le gazoduc reliant l'Egypte à Israël auraient dû marquer une certaine prise de conscience du changement chez les responsables israéliens. «Trop sûrs d'eux», les dirigeants israéliens ont continué dans leur aveuglement. Ils n'avaient pas compris que la révolte égyptienne était d'essence contraire à ce qu'ils avaient fomenté en Libye. Que les autorités égyptiennes sont nues face à la force populaire de la place Tahrir. Ils n'ont pas eu la clairvoyance d'un Erdogan qui a vite compris qu'il ne fallait pas se mettre en porte-à-faux avec son peuple complètement solidaire de la cause palestinienne et a rompu ses relations avec Israël. Là aussi, c'est l'arrogance qui a joué un mauvais tour à l'Etat hébreu. Alors que le gouvernement turc demandait à Tel Aviv seulement des excuses pour l'agression commise contre sa flottille humanitaire destinée à la population de Ghaza, Netanyahu n'a rien trouvé de mieux pour y répondre que d'aller, mercredi dernier, dire sa «fierté et féliciter» l'équipage qui avait attaqué le «Mavi Marmara» turc. Toujours cette aveuglante arrogance qui conduit Israël à l'impasse. Le Liban et le Hezbollah ont menacé de leur côté, lundi dernier, l'Etat hébreu suite au tracé des frontières maritimes «qui empiète sur la zone économique exclusive de leur pays» que le gouvernement de Netanyahu vient de proposer à l'ONU. Avec l'Iran, qui ne ratera aucune occasion pour se mettre de la partie contre Israël et la Syrie qui n'a pas dit son dernier mot ni même la Libye d'ailleurs, la situation au Moyen-Orient vit des moments cruciaux où tous les signes d'une prochaine guerre israélo-arabe d'envergure sont en place. La reconnaissance ou pas par l'ONU de l'Etat palestinien revêt dans ces conditions l'aspect d'un événement dérisoire. Israël qui n'a jamais reconnu les décisions onusiennes ne s'en soucie d'ailleurs guère. C'est l'ébullition actuelle dans tous ses pays frontaliers (Egypte, Liban, Syrie) qui l'encerclent et l'isolent qui l'inquiète. Cela est d'autant plus vrai que les autorités israéliennes viennent de décider, dimanche dernier, une simulation d'attaque nucléaire contre le site de Dimona dans le Néguev, rapporte la presse israélienne. L'histoire est vraiment en train de s'écrire sous nos yeux. Obama, le premier à l'avoir dit au début de l'année, était assurément bien informé.

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