Ce sont des députés en fin de cursus parlementaire, dont la plupart sans ambition politique, qui ont regagné l'hémicycle hier, pour débattre des projets de loi qui engagent l'avenir du pays et donc de toute une génération d'Algériens.
Le programme de cette session d'automne est chargé. A l'ordre du jour sont inscrits les projets de lois organiques de portée décisive, qui vont régir le processus démocratique dans notre pays. Ces projets de loi sont relatifs au régime électoral et aux partis politiques, ainsi que les projets de codes de wilaya et de l'information. L'APN est «résolue à contribuer pleinement à asseoir de telles perspectives en assumant ses prérogatives législatives historiques, à travers l'intégralité des textes qu'elle aura à examiner (...)» a rappelé le président de l'Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, dans son discours d'ouverture de cette session d'automne. Les projets de loi que débattront les députés sont en effet, fondamentaux au regard des thèmes qu'ils traitent. La loi sur les partis politiques et la loi sur l'information focalisent particulièrement l'attention. Ces deux projets de loi susciteront d'ailleurs des débats et des tiraillement intenses et risque même de réveiller les vieux démons. Faut-il ouvrir les médias publics à l'opposition? Faut-il ouvrir l'audiovisuel au privé? Faut-il autoriser le retour des anciens du FIS dissous sur la scène politique? etc. C'est cette assemblée «frelatée» qui n'a récolté que 17% des suffrages lors de son élection en 2007, qui nous a vendu les illusions démocratiques à qui sera confiée cette immense tache. Les grands rendez-vous de l'Histoire ont toujours convoqué des hommes aux qualités exceptionnelles à même de conduire le destin d'une nation. La portée des projets de loi «servis» aux débats de l'actuelle session dépasse de très loin les facultés de l'actuelle composante de notre assemblée. Au plus, cette assemblée a fait 26 propositions de lois. Triste bilan pour un quinquennat quand on sait que l'Assemblée française en a proposé plus de 500. La seule prouesse qu'ils ont réussi est d'avoir porté leur salaire à 20 fois le Snmg national. «On n'est jamais mieux servi que par soi-même» dit l'adage qu'ils ont appliqué à la lettre. Devenus des clients de l'APN, ils ont confondu leur avidité de pouvoir et les services pour lesquels ils ont été élus. Le rôle du député dans sa circonscription est d'être à l'écoute de ses concitoyens, il se fait l'écho de leurs préoccupations au sein de l'Assemblée. Même ce Smig a été abandonné. Avec un pareil palmarès il est à se demander si nos vaillants députés sont encore capables d'un quelconque effort de prospective à l'heure des bouleversements régionaux. C'est ce qui s'appelle confier le pilotage d'un Boeing à de piètres cyclistes.
Lève la main et tais-toi!
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