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Terrorismes

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«Les prétextes n'ont jamais besoin d'être vraisemblables; autrement ils seraient des raisons et non des prétextes». André Maurois

Au moment où les institutions pénales internationales mises sur pied pour combattre le terrorisme et les crimes de guerre, émettent des mandats d'arrêt contre d'anciens responsables libyens, il serait bon de revenir sur la notion de terrorisme. Le terrorisme est l'expression d'une volonté politique qui ne peut imposer son point de vue ni par les armes ni par les urnes. Donc, son principal but est de semer le chaos dans une société qu'il ne peut asservir, d'influer sur le comportement politique d'un pouvoir politique en l'humiliant par des coups spectaculaires et de l'affaiblir par des opérations ciblées. Au début de chaque guerre d'indépendance, sous toutes les latitudes et par tous les temps, les patriotes sont désignés sous ce vocable peu engageant quand ils ne sont pas qualifiés de rebelles (à l'ordre existant). Ce sont des organisations terroristes qui furent à l'origine de la création de l'Etat sioniste. Tout le monde se souvient de la stratégie suicidaire de l'OAS, qui, pour tenter d'empêcher l'inéluctable indépendance, se lança dans une politique de destruction et d'assassinats. D'une part, des commandos étaient chargés de semer la panique parmi une population en plein désarroi en tirant des rafales sur des arrêts de bus ou en déposant des bombes puissantes dans des lieux à forte fréquentation, d'autres établissaient des listes précises d'intellectuels à supprimer et commettaient leurs forfaits quand les conditions objectives étaient réunies. D'autres avaient poussé le machiavélisme jusqu'à émettre de fausses convocations invitant des intellectuels, des étudiants, des techniciens à se rendre auprès d'administrations: une fois sur les lieux, ils étaient froidement abattus par des tueurs professionnels. Ainsi, l'Algérie avait perdu des centaines de futurs cadres: c'était la politique de la terre brûlée. Cette manière de faire a été reprise plus tard par d'autres mouvements terroristes comme ceux qu'a connus l'Algérie, avec les tueurs issus de l'ex-parti dissous qui, tout en commettant des massacres à grande échelle, ciblaient parallèlement des intellectuels de grande valeur (médecins, ingénieurs, cadres patriotes, journalistes ou militants démocrates). Cette boucherie s'avéra payante puisqu'elle provoqua un exode de cadres compétents vers un environnement plus sûr et amena un pouvoir chancelant à composer avec une opposition en perte de crédibilité. Cependant, il n'y a pas que les factions terroristes à opérer de la sorte. Il y a un terrorisme plus insidieux, qui se pare des habits des droits de l'homme et de l'uniforme de la civilisation la plus avancée et qui, en s'introduisant dans une société jouissant d'un certain ordre, vient semer le chaos: c'est le terrorisme d'Etat. Il est aussi bien pratiqué par les Etats-Unis qui ne s'embarrassent pas de scrupules pour éliminer de charismatiques chefs d'Etats (Lumumba, Allende) par d'ignobles méthodes. La stratégie du chaos est la condition nécessaire à l'Etat terroriste pour procéder à toutes les opérations qui auraient pu, au grand jour, indigner l'opinion publique et jeter la lumière sur les véritables motivations de l'Etat terroriste. C'est le meurtre d'un scientifique nucléaire irakien, tout juste âgé de 40 ans, c'est-à-dire qu'il avait tout l'avenir devant lui, qui doit interpeller tout individu sceptique quant aux véritables intentions de la machine de guerre américaine en Irak. Dernièrement, plusieurs chercheurs iraniens ont été la cible de terroristes armés par le Mossad dans le but de ralentir l'ambitieux programme nucléaire du régime des mollahs. Jusqu'à présent aucune voix occidentale ne s'est élevée pour rechercher ou dénoncer les auteurs de ces crimes crapuleux. Et aucune voix ne s'est élevée pour demander la comparution du premier grand criminel de guerre du XXIe siècle: George Bush qui porte la responsabilité de la mort de plusieurs centaines de milliers d'innocents en Irak. Qui défendra les populations civiles de Syrte et de Bani Walid des attaques de mercenaires armés par l'Otan? En tout cas, pas Sarkozy: il fait partie du club qui détermine les critères qui définissent le terroriste

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