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L'ALGERIE aussi elle est indignée ,mais dans son coeur et dans ses pensées ,la dictature oblige.

Dans 951 villes à travers 82 pays : Les «indignés» veulent un nouveau monde

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951 villes dans le monde ont répondu hier à l’appel du mouvement américain  Occupy Wall Street pour dénoncer la grande spéculation financière, la corruption, les inégalités sociales et la pauvreté.
 

Occupy Wall Street» (occupons Wall Street). Le mot d’ordre lancé par les «indignés» américains est désormais suivi à la lettre dans les cinq continents. Le temple mondial de la finance qu’abrite New York est secoué depuis un mois par des manifestations pacifiques hostiles à un système économique qui protège les grands banquiers et les barons de la spéculation boursière. Le New York Stock Exchange (NYSE), Bourse de New York, est sous haute surveillance. «Entre la sortie de métro et les 500 mètres qu’il faut marcher pour accéder au NYSE, les promeneurs sont encadrés par une armée de policiers. Ils sont une dizaine à chaque intersection et c’est sans compter l’omniprésence de policiers à cheval qui patrouillent au pas», rapporte l’envoyé spécial de l’agence canadienne Cyber Presse.

Un encadrement sécuritaire qui coûte à la ville de New York, d’après des journaux américains, près de 2 millions de dollars par jour ! Les citoyens américains en colère sont regroupés au Zuccotti Park, non loin de la Bourse de New York. Pour l’heure, il leur est strictement interdit de s’approcher du lieu sacré du capitalisme. Wall Street, une rue à Manhattan, est même fermée à la circulation automobile. Vendredi 14 octobre, la police a arrêté une quinzaine de protestataires qui voulaient marcher sur Wall Street. Le mouvement s’est étendu avec une incroyable rapidité à une trentaine de villes aux Etats-Unis : Denver, San Diego, Seattle, Los Angeles, Boston… «Il est temps de nous unir. Il est temps pour eux de nous écouter», est le message désormais relayé dans 82 pays où des manifestations ont eu lieu hier.


Selon le site 15october.net, créé pour amplifier le message des «indignés», 951 villes ont répondu à l’appel de sortir dans la rue pour s’élever contre les règles financières dominantes. «Maintenant il est temps de nous réunir dans une protestation mondiale non violente. Le pouvoir en place travaille au profit de quelques-uns en ignorant aussi bien la volonté de la majorité que le prix humain et environnemental que nous payons. Cette situation intolérable doit cesser. Unis, d’une seule voix, nous allons faire savoir aux politiciens et aux élites financières qu’ils servent que c’est à nous, le peuple, de décider de notre avenir. Nous ne sommes pas des marchandises entre leurs mains ni entre celles des banquiers, qui ne nous représentent pas», est-il relevé.


Ce mouvement semble prendre le relais de l’action des altermondialistes qui s’est quelque peu essoufflée. «Occupy Wall Street» entend, une fois élargi, initier le changement mondial que les populations écrasées par les dettes des Etats veulent. Un changement qui, selon ses promoteurs, sera porteur de «vraie démocratie» et assurera les droits aux plus faibles, ceux qui souffrent de  la délocalisation des usines, de la faillite des banques (un mot qu’on ne prononce plus en Europe) et de la réduction des dépenses sociales des Etats. Hier à Rome, la police n’a pas hésité à charger des manifestants. Certains, selon les agences de presse, ont lancé des cocktails Molotov contre les forces antiémeute. Une annexe du ministère italien de la Défense a été incendiée. Malgré cela, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Rome aux cris de : «Une seule solution, la révolution !». Le fondateur de WikiLeaks (le site qui a révélé au monde la teneur des câbles diplomatiques confidentiels américains), Julian Assange, s’est joint aux «indignés» rassemblés à la City (quartier financier) de Londres. «Nous soutenons ce qui se passe ici parce que le système bancaire à Londres est le bénéficiaire d’argent issu de la corruption», a-t-il déclaré, repris par l’agence AFP.


En Suisse, des centaines de personnes se sont regroupées sur la célèbre Paradeplatz de Zurich, plaque tournante de la finance. Au Square Victoria, à Montréal, des centaines d’«indignés» se sont retrouvés aussi pour les mêmes revendications. «Au Québec, avec la corruption au niveau des villes, de la province, du pays, il y a beaucoup de choses à remanier dans notre propre cour», a souligné Éric Bouthillier, un manifestant, cité par le journal La Presse. «Vous ne pouvez pas manger de l’argent», est un des slogans des «indignés» australiens, sortis à Melbourne, Sydney et Perth. Des manifestations similaires ont eu lieu au Japon, en Corée du Sud, à Hong Kong, à Taiwan, aux Philippines, en Nouvelle-Zélande, en Allemagne, au Brésil, au Mexique, au Koweït, en Bolivie, en Finlande, en Russie, au Portugal, en Arabie Saoudite, en Tanzanie, au Maroc, en Afrique du Sud… Partout, les mots d’ordre se ressemblent : «Peuples du monde, levez-vous» ou «Descends dans la rue, crée un nouveau monde», «Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir», «Que le peuple partage les richesses», «Nous ne sommes pas des biens dans les mains des banquier ». A Alger, où il est toujours interdit de manifester dans les rues, aucune action n’a été entreprise.


«Nous sommes les 99%»


Les activistes de gauche parlent de «pouvoir citoyen mondial» qui émerge et qui ira en s’élargissant. «We’re the 99%» (nous sommes les 99%) est l’un des principaux slogans fédérateurs du mouvement de protestation qui refuse toujours de se doter de leaders. Fortement actifs dans les réseaux sociaux (facebook, Twitter, etc.), les anti-Wall Street estiment que 1% de la population mondiale accapare les richesses de la planète. Selon un récent sondage, 54% des Américains approuvent les anti-Wall Street. Un mouvement qui risque de compromettre sérieusement les chances de Barack Obama lors des élections présidentielles de 2012. D’après plusieurs experts, le mouvement des «indignés», qui a démarré en mai 2011 de la place Puerta Del Sol à Madrid, a été largement encouragé par le Printemps arabe. Un printemps qui a donné naissance à ce que l’on peut d’ores et déjà appeler «l’automne américain» ou peut-être même mondial. Après l’Espagne, l’action des «indignés» s’était déplacée à la place de la Bastille, à Paris, au square Syntagma à Athènes et à Tel-Aviv. Français et Grecs dénonçaient les dérives spéculatives dans leurs économies internes. Les Grecs continuent de lutter contre le plan de rigueur imposé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).
 

Principaux mouvements des «indignés» dans le monde :

Les «indignés», mouvement spontané de citoyens inspiré par le best-seller éponyme de l’ex-diplomate français Stéphane Hessel, Indignez-vous !, s’est répandu dans de nombreux pays pour créer une mouvance faite de groupes multiples.          

- Espagne : né le 15 mai d’une petite manifestation de citoyens à Madrid, le mouvement des «indignés» s’est propagé à tout le pays, notamment à Barcelone, Valence, Saragosse. Des jeunes, des chômeurs, des retraités et des salariés de tous horizons, protestant contre la précarité sociale et les dérives du capitalisme, se sont relayés du 17 mai au 12 juin pour occuper la place Puerta del Sol, au cœur de la capitale espagnole. Profitant d’un large soutien populaire, les «indignés» ont depuis consolidé leur mouvement via des assemblées populaires et des manifestations ponctuelles, celle du 19 juin rassemblant au moins 200 000 personnes dans le pays.   

- Grèce : depuis le 25 mai, le mouvement des «indignés», calqué sur celui de Madrid, a réussi à faire descendre des dizaines de milliers de Grecs dans la rue pour protester contre des mesures d’austérité et la politique de réformes menée par le gouvernement. Les manifestants se sont installés durant deux mois sur la grande place Syntagma d’Athènes, menant des débats publics sur la façon de sortir de la crise de la dette ou de renouveler la démocratie. Ce mouvement, qui se veut pacifique et apolitique, a rencontré un vif succès initial, mais la manifestation du 29 juin a dégénéré en violences. Depuis la rentrée, le mouvement semble s’essouffler.          

- France : la mobilisation parisienne des «indignés» a débuté le 19 mai, faisant écho au mouvement de contestation madrilène. Le regroupement quotidien, jusqu’alors confidentiel, sur la place de la Bastille, a pris une ampleur inédite le 29 mai avec un millier de jeunes manifestants qui ont été contraints de quitter la place.         
 
- États-Unis : depuis le 17 septembre à New York, des manifestants qui occupent un square à deux pas de la Bourse de Wall Street conspuent quotidiennement le monde de la haute finance. Baptisé Occupons Wall Street, ce mouvement non violent dénonce la montée des inégalités et du chômage des jeunes, la cupidité de Wall Street et la corruption des 1% les plus riches. Le mouvement a essaimé dans une trentaine de villes américaines.          

- Israël : le mouvement de contestation a éclaté à la mi-juillet lorsque des jeunes des classes moyennes ont érigé des camps de toile dans la plupart des grandes villes pour protester contre les prix prohibitifs des loyers et la vie chère en général. Début septembre, plus de 400 000 personnes ont défilé dans le centre de Tel-Aviv et dans une quinzaine de villes du pays, une mobilisation qualifiée d’«historique».

Fayçal Métaoui

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