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manifestations sur les cinq continents


 
 

Aux quatre coins du globe, les indignés ont manifesté samedi devant de hauts lieux de la finance mondiale. Selon le réseau 15october.net, 951 rassemblements étaient organisés dans 82 pays, avec le même mot d'ordre : changeons le monde en mettant un terme aux excès de la finance et aux inégalités.

Dans l'ensemble, la mobilisation est restée relativement limitée, hormis à Rome où plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé pacifiquement dans les rues avant que des affrontements n'éclatent entre la police et des manifestants cagoulés.

Inspirés par les « indignados » précurseurs de Madrid, et galvanisés par le mouvement « Occupy Wall Street », les premiers manifestants ont défilé en Nouvelle-Zélande, suivis par les Européens avant de laisser la place aux Canadiens et aux Américains.

À Melbourne, où fut donné le coup d'envoi de cette journée de mobilisation mondiale, un millier d'Australiens se sont réunis sur une place du centre-ville. Au Japon, plusieurs centaines de personnes, dont des militants opposés au nucléaire, ont marché à Tokyo.

Aux Philippines, quelques dizaines de manifestants se sont rendus devant l'ambassade des États-Unis à Manille en criant « à bas l'impérialisme américain ».

Affrontements avec la police en Italie

En Europe, le rassemblement le plus important a eu lieu dans la capitale italienne où, selon les médias locaux, entre 100 000 et 200 000 protestataires ont défilé dans les rues de Rome. Plusieurs d'entre eux brandissaient des pancartes où l'on pouvait lire « Une seule solution, la révolution » ou « Nous ne sommes pas des biens dans les mains des banquiers ».

En marge de la manifestation, des échauffourées ont éclaté entre les forces de l'ordre et un groupe d'une centaine de manifestants qui lançaient des cocktails Molotov contre des banques et des magasins. Selon des témoins, ils auraient également mis le feu à une annexe du ministère de la Défense. Plusieurs voitures ont également été incendiées.

Ils sont en colère contre le monde de la finance. Je les comprends. Nous, les adultes, nous sommes en colère à cause de cette crise. Alors, pensez aux jeunes de 20 ou 30 ans.

— Mario Draghi, gouverneur de la Banque d'Italie

En fin de journée, la place historique de la basilique Saint-Jean de Latran était transformée en champ de bataille. La police a chargé des centaines de jeunes qui lançaient fumigènes, cocktails Molotov et bouteilles contre les forces de l'ordre, tandis que les manifestants pacifiques quittaient les bras en l'air pour ne pas être confondus avec les casseurs.

Selon un décompte établi par l'agence de presse italienne Ansa, les incidents auraient fait 70 blessés, dont trois graves,

 

 

6000 indignés à Bruxelles

Au Portugal, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Lisbonne. Les manifestants dénoncent la politique d'austérité du gouvernement, appliquée sous la pression de l'Union européenne et du FMI.

Ailleurs en Europe, environ 5000 Allemands ont manifesté à Francfort devant le siège de la Banque centrale européenne. À Londres, quelque 500 personnes ont marché depuis la cathédrale Saint-Paul jusqu'à la Bourse, située dans le quartier de la City. Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, se trouvait parmi eux.

Nous soutenons ce qui se passe ici parce que le système bancaire à Londres est le bénéficiaire d'argent issu de la corruption.

— Julian Assange

En France, les indignés n'ont pas mobilisé les foules. À Paris, ils étaient à peine un millier rassemblés devant l'Hôtel de ville. Les cortèges organisés dans une trentaine de villes de province sont restés peu fournis avec quelques centaines de manifestants dans les rues.

Le Canada participe à la contestation. Des manifestations se tiennent dans une douzaine de villes, le plus gros rassemblement ayant lieu à Toronto, où Occupons Wall Street est en passe de devenir Occupons Bay Street.

Les rassemblements se multiplient aux États-Unis

A New York, où le mouvement « Occupy Wall Street » occupe un parc depuis le 17 septembre, un millier de manifestants s'est rassemblé à Manhattan, dans le calme. Escortés par une forte présence policière, ils ont défilé jusqu'à une succursale de la Chase Bank, brandissant des pancartes contre la cupidité des corporations.

 

 

À New York, les indignés étaient un millier à se rassembler à Manhattan.

« Les banques ont été sauvées, nous avons été vendus », chantait la foule. Quelques protestataires sont entrés dans la banque pour fermer leurs comptes, sans empêcher les autres clients d'entrer.

À travers les États-Unis, plusieurs autres rassemblements étaient prévus dans des villes comme Little Rock, en Arkansas, Providence, au Rhode Island, et à Seattle. Pour la première fois, des manifestants se sont également réunis à Harrisburg, la capitale de la Pennsylvanie, à environ 350 km à l'ouest de Pittsburgh.

Nous ne sommes pas des marchandises entre les mains des politiciens et des banquiers qui ne nous représentent pas. Nous allons manifester pacifiquement, débattre et nous organiser jusqu'à obtenir le changement mondial que nous voulons.

— United for Global Change (Unis pour un changement global)

Quel impact ?

L'extension du mouvement « démontre qu'il s'agit d'une question qui ne concerne pas seulement l'Espagne mais le monde entier, car la crise est mondiale, les marchés agissent à l'échelle globale », soulignait Jon Aguirre Such, un porte-parole des indignés en Espagne.

Selon certains analystes, l'efficacité de cette mobilisation reste toutefois à démontrer. « Il y a plus de sympathisants que de personnes qui manifestent réellement », souligne Mary Bossis, professeure à l'université grecque du Pirée. Malgré des situations de désespoir engendrées par les mesures d'austérité, ajoute-t-elle, il semble que l'étincelle qui lancerait un mouvement durable fait défaut.

Des racines en Espagne

Le mouvement a pris naissance au printemps en Espagne, le pays de l'Union européenne (UE) qui présente le taux de chômage le plus élevé : plus de 20 % de la population active et jusqu'à 45 % chez les jeunes de 18 à 25 ans.

L'occupation de la Puerta del Sol, à Madrid, a inspiré d'autres pays d'Europe, dont la Grèce qui doit imposer de sévères mesures d'austérités à sa population pour recevoir de l'aide financière de l'UE et du Fonds monétaire international.

Aux États-Unis, le mot d'ordre Occupons Wall Street a été lancé par les militants d'Adbusters, un groupe créé à Vancouver qui lutte contre le capitalisme et détourne les codes de la société de consommation. « Nous avions le sentiment qu'une indignation véritable montait en Amérique et nous avons voulu produire l'étincelle qui permettrait à cette indignation de s'exprimer », explique Kalle Lasn, cofondateur du groupe.

Occupons Wall Street appelait à se mobiliser autant de temps que nécessaire à partir du 17 septembre. Les protestataires campent toujours dans le parc de Zucotti, près du coeur financier de Manhattan.

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