Mohamed Salah Yahiaoui ou le témoignage vaseux de trop !
Mohamed Salah Yahiaoui avait fait des déclarations sur le coup d'Etat du 19 Juin. Un de nos lecteurs-internautes, lui réplique.
On s’en fout que Mohamed Salah Yahiaoui nous dise que Boumediene et son gang d'Oujda avaient la "bouliga" de ne pas réussir leur coup d’Etat de juin 1965. En vérité du dix-sept, un jeudi, pendant le match amical Algérie-Brésil disputé au stade d’el Hamri, ex-Municipal, puis du 19 juin, enfin actuellement Zabana, vous remarquerez que pour cet anodin stade dans le monde, déjà c’est toute une histoire.
Il a été il y quelques années rapporté déjà d’anciennes déclarations allant dans le même sens, émises par Ahmed Bencherif, jadis chef de la Gendarmerie nationale et ancien membre du Conseil de la révolution. Du scoop l’on voudrait plutôt de celui qui dit avoir été, en tant que membre de l’"intérieur", oppressé par les hardes des frontières, surtout celles de l’Ouest, régulièrement briefées par Abdelhafidh Boussouf et argenté par le zatarnaoui Messâoud Zeggar, qu’il nous dise pourquoi lui en personne, premier responsable du parti, le ministre de la Jeunesse et des sports, Sadek Batel, et le ministre des Affaires étrangères, qui était dans le collimateur exclusif du président, avaient tout fait pour que les camarades du célèbre Pelé, vainqueurs de la coupe du monde au Chili pendant le moment de l’indépendance de l’Algérie, vinssent jouer spécialement à Oran si ce ne fut par grand calcul de subterfuge.
Les fomentateurs savaient que Ben Bella, ancien joueur professionnel de foot, à l’Olympique de Marseille, ne raterait pas la double aubaine de faire un saut chez lui pour voir la Perle noir les yeux dans les yeux avant de donner le coup d’envoi de la partie. Pendant que les blindés de Slimane Hoffman assiégeaient les bâtiments de RTA, du Palais du peuple qui abritait le gouvernement et de la Villa Joly, siége du staff du parti et des appartements du zaïm.
La cellule pensante du coup d’Etat ne prévoyait pas que Ben Bella ne rentrera sur Alger que le vendredi au soir, le 18 juin. Il passa la nuit du jeudi chez sa maman à Maghnia et déjeuna avec elle le lendemain. On le fit embarquer dans un avion militaire à Tafraoui ; et il est encore vivant s’il possède encore toute sa mémoire pour dire que les jeux pour lui étaient faits à Boufarik pour une destination blidéenne. Il ne remit jamais les pieds dans la capitale jusqu’à sa libération par 0le président Chadli Bendjedid.
Les forces des colonels Tahar Zbiri et Ahmed Boudjenane, alias Si Abbas, surveillaient les permanents de la présidence et du parti dans le cas où ils ameuteraient les populations. Chadli El Mekki disait "Boumediene craint le peuple plus que le bon Dieu", et ce ne fut pas d’un probable avortement de la déposition dont avaient peur le ministre de la Défense de Ben Bella et ses acolytes mais d’une révolte populaire qui couvait depuis l’exécution du colonel Chaâbani début septembre 1964 et l’assassinat, au printemps 1963 du ministre des Affaires étrangères Mohamed Khemisti.
L’avion qui attendait de décoller à Boufarif, peut-être comme l’affirme Ahmed Bencherif bourré de convertibles, était certainement destiné à faire décamper le président déchu. Qui refusa parce qu’il croyait qu’il avait encore des camarades convaincus de son rôle de commis de de Gaulle pour bananiser l’Algérie qui ne tarderaient pas à rappliquer pour l’extraire des griffes de ceux, Yahiaoui aussi, qui étaient en train de se préparer, l’actuel président de la République y compris, pour faire de l’Algérie une imbécillité continentale dans le sens de l’entendement anthropologique où dans une quarantaine d’années Mahmoud Jibril, Mustapha Abd El Djalil, anciennes grosses pièces dans la machinerie dictatoriale libyenne, feront-ils des confidences aux futures générations de la Tripolitaine et du Cyrénaïque qui éclairciraient l’Histoire de la révolution" dans le pays de Omar el Mokhtar.
Nous avons appris depuis M’Cid Fatah que ce n’est pas des gens comme Fernandel et Krikèche qui font l’Histoire du Temps présent de la France et de l’Algérie, mais des esprits comme Mohamed Harbi, Charles- Robert Ageron, Mahfoud Kaddache, Benjamin Stora, et tant d’autres historiographes émérites qui ne sont pas des rigolos ayant été longtemps au pouvoir sans laisser la moindre nano trace d’une intelligence constructive.
Notre impénitente génération les connaît bien pour les avoir pratiqués jusque dans leurs lubies les plus pitoyables. Nous avons accepté non seulement leur incompétence dans le plus futile, le plus simple de l’intelligibilité de gouvernance qui consiste au moins à écouter un conseil qui somme de ne pas se donner dans le spectacle de la parole fortuite et ridicule, mais aussi dans l’arrogance qu’ils ont toujours possédé de ne pas reconnaître qu’ils n’ont absolument rien à voir avec l’Histoire.
C’est vrai que souvent le bluff fait rentrer dans la légende. L’appel du dix-huit Juin du général de Gaulle en était un qui a quand bien même fait de lui le dernier mythe dans l’imaginaire épique de la France. Didouche Mourad, Amirouche, Zighout Youcef aussi, peut-être, mais ils sont morts et ont laissé veuve et orphelins pour donner un sens à leur patrie.
Mais participer et jouir de la décadence de toute une nation et venir, à l’âge sénile, témoigner de bricoles vaseuses, ça, vous comprenez que nous n’avons plus cet âge comme avant où nous nous amusions de leurs conneries.
Nadir Bacha