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Lettre ouverte à Bouteflika : Hadj makboul, mais……!! c'est éxil boutef au pays des dictatures déchues?

 

 

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Monsieur le Président,

Il existe de nombreux citoyens qui ont vivement regretté que la personne morale que vous représentez ne figure pas sur la liste des personnalités retenues ces dernières années pour le prix Nobel de la paix. Pourquoi ? Parce qu’il ne faut pas être de mauvaise foi pour reconnaître les efforts considérables que l’Algérie a accompli en matière de lutte contre le terrorisme et son avancée pour comprendre ce fléau social qui s’étend d’année en année à travers le monde entier. On se rappelle par ailleurs le rôle actif de l’Algérie dans le Nepal et l’Union africaine, le règlement des conflits de l’Ethiopie/Erythrée, la paix en Somalie, la réhabilitation de la Libye dans ses moments difficiles avec la communauté internationale, la médiation au Soudan et enfin la tentative de rapprochement entre l’Iran et les Etats-Unis etc. En contrepartie,nous avons appris avec satisfaction à travers des titres de quotidiens nationaux que vous comptez vous rendre cette année aux Lieux Saints pour accomplir l’un des cinq piliers de l’Islam. 

Que représente une reconnaissance humaine par rapport à celle de Dieu. Je suis convaincu que dans le prestigieux poste que vous occupez, rien ne peut être laissé au hasard pour  respecter les conditions minimales des rîtes religieux. Quelle compétence ai-je pour rappeler à un Président entouré d’éminents spécialistes et experts en la matière, les règles préalables pour effectuer ce devoir sacré. Cependant, ma lettre vise uniquement de vous sensibiliser sur la souffrance de vos concitoyens et profitant de l’occasion de cette période pieuse pour vous prier d’intervenir et pourquoi pas par des décisions avant ce départ qui pourrait être sans retour car nul n’est assuré de sa vie sauf celui qui l’a donnée et a le pouvoir de la reprendre. C’est pour cela qu’il est recommandé de partir en étant en paix avec soi même et les autres. C’est le moment opportun pour faire un examen de conscience pour bien établir son intention. Il faut régler ses dettes, rendre ce qui a été emprunté aux gens et aux institutions. S’assurer que ceux dont nous avons la charge pourront subvenir à leurs besoins. Le prophète a dit : "On ne peut commettre de péché plus grave que de négliger ceux que l’on doit nourrir."

J’ose attirer votre attention que le devoir est directement lié à la responsabilité qu’on a envers les autres.

Nonobstant des cas que vous laisseriez en instance et qui relèvent peut-être des raisons de l’Etat, d’autres peuvent être de simples injustices s’ils ne sont pas portés à la connaissance du public. La liste est longue, mais nous nous limiterons à vous énumérer quelques-unes par ordre de gravité croissante. D’abord une prière pour ceux et celles qui se sont immolés par désespoir, les harragas qui se sont jetés en mer croyant atteindre l’autre rive et y trouver le bonheur alors qu’ils auraient espéré l’avoir chez eux. Tous ces "accusés" jetés en prison sans procès. Par exemple le cas de Mohamed Baba Nedjar, ce jeune homme qui avait à peine 21 ans lorsqu’il a été condamné à mort pour un crime qu’il dit ne pas commettre. Après avoir crié haut et fort son innocence, il attend depuis plus de deux ans d’être rejugé. Le cas de ce jeune maire de Zéralda, Mouhib Khatir qui a été enlevé le 6 juillet dernier par la brigade anti-terroriste, inculpé d’affaires invraisemblables et jeté dans la prison de Hadjout. Le plus curieux c’est qu’à chaque fois qu’on le juge en audience publique, il est acquitté mais malheureusement son maintien en prison semble vital pour ses détracteurs. Pourquoi ? Parce qu’il a appliqué à la lettre un des points de votre programme qui vous est cher, celui de lutter sans merci contre la corruption et les corrompus. Il vous interpelle depuis près de quatre mois non pas pour le gracier ou le remercier mais en tant que premier magistrat pour lui assurer un procès équitable et le faire sortir du jeu pervers des procédures judiciaires dont beaucoup en sont victimes sans avoir la chance d’être médiatisés. 

Monsieur le Président, comment pouvez-vous partir et laisser cette frange de la société qui représente plus de 2,1 millions et qui reste suspendue à votre décision. Il s’agit des retraités que les différents responsables leur disent que leur doléance est subordonnée à la réunion du Conseil des ministres dont vous assurez la présidence. Il y a aussi le cas des handicapés et leur honteuse pension, les malades en pénurie de médicaments surtout les cancéreux qui meurent avant leur chimiothérapie. Les mendiants les SDF qui noircissent nos rues sans un restaurant à la Coluche pour au moins une soupe chaude en cet hiver qui s’annonce sévère. Jamais le fossé entre les Algériens n’a été si grand au moment même où l’embellie financière n’ait été si impressionnante. N’est-ce pas le moment propice pour  apaiser et donner de l’espoir en un avenir clément après toutes les souffrances subies par votre peuple.  

Satisfaire tous ces pauvres gens ne videra pas nos caisses mais vous attirera des bénédictions à valoir mille pèlerinages car il y a des "vies en danger". En tant qu’économiste j’évaluerai à moins de 1/200 de nos réserves, avec générosité, l’impact de toutes ces actions.  

Je ne saurai vous dire si je rêve, mais je reste convaincu qu’un geste de votre part ramènerait de la joie dans toutes les familles qui prieront pour vous. Au moment où en Occident, le capitalisme est contraint de s’"humaniser", soyez monsieur le Président le premier chef musulman à en faire autant.

J’ose encore une fois vous rappeler Monsieur le Président qu’en pleine crise du printemps arabe, le roi de l’Arabie Saoudite revenant des Etats-Unis après une opération douloureuse au dos n’a trouvé mieux que de demander à son peuple de prier pour lui. Le prince qui devait le remplacer est mort mais lui, reste tout de même vivant à ce jour. Dieu est grand et capable de tout.           

Rabah Reghis, consultant/chercheur

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