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NOURRITURE, MÉDICAMENTS, CHEPTELS, CARBURANTS ET DROGUE

 

Trafic aux frontières : la grande saignée

Par : Farid Belgacem

L’année 2011 restera dans les annales en matière de trafic de marchandises et de stupéfiants aux frontières terrestres. Jamais les gardes frontières n’ont mobilisé autant de moyens pour tenir tête aux lobbies de la contrebande qui sévissent sur les quelque 5 000 km de tracés frontaliers.

Les frontières terrestres connaissent ces derniers mois un mouvement d’insécurité sans précédent dû notamment à la situation politique chez nos voisins tunisiens et libyens.
Mais pas seulement ! La situation au Sahel et les nouveaux couloirs de passage des produits prisés, dont les aliments, le carburant, le cheptel et la drogue, a également connu une évolution à même d’interpeller les gouvernements des pays voisins.
Le bilan des gardes frontières des 11 mois de l’année en cours en matière de trafic de marchandise nous renseigne de l’organisation des lobbies et des barons de la contrebande qui misent gros sur ces crises nées du Printemps arabe.
Au regard des statistiques rendues publiques par la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, il s’agit d’une véritable saignée que voudraient provoquer les réseaux du crime organisé. Jugeons-en : plus de 90 tonnes de produits alimentaires, dont 16 200 boîtes de conserves et 10 500 litres d’huile de table, des tonnes de sucre et de farine, des pâtes alimentaires, etc. ont été récupérées par les éléments des GGF. De quoi provoquer également une pénurie sur le marché national et une spéculation sur les produits de première nécessité.
En ce sens, le gouvernement algérien a, à maintes reprises, souligné la dangerosité des réseaux de trafiquants en évoquant les éléments d’insécurité et les ingrédients explosifs aux bandes frontaliers, notamment dans les régions de Debdeb, Tébessa, El-Tarf, Maghnia et autres localités éloignées du Sahel.
D’ailleurs, l’incidence sur l’économie nationale est immédiate sachant que tous les produits récupérés sont soutenus par le Trésor public. D’autres saisies ont également été opérées, comme les cheptels (1 244 têtes), 8 800 boîtes de médicaments et matériaux médicaux, 14 500 tenues vestimentaires, 5 000 articles cosmétiques, 90 tonnes de cuivre et 14 autres tonnes de produits ferreux, 5 000 paquets de détergents, 24 500 œufs, 500 bijoux et de l’or cassé, 300 pièces de rechange, 1 200 articles électroménagers et électroniques, près de 10 000 jeux pour enfants, 162 700 articles de quincaillerie et évidemment plus de 1 500 000 litres de mazout et d’essence. “L’étude du tableau comparatif des opérations de saisies liées à l’exportation effectuées durant cette période de l’année 2011 fait ressortir que la prédilection concernait le carburant, les boissons gazeuses, les boissons alcoolisées,  le cheptel, les articles électroniques et le corail. En revanche, l’exportation frauduleuse des produits alimentaires conditionnés en boîtes, les produits alimentaires quantifiés en kilogramme, d’huile de table, des effets vestimentaires, de la quincaillerie, de cuivre, de matériaux de construction et des pièces de rechange ont enregistré des hausses sensibles”, explique-t-on dans le bilan de la GN.
Par ailleurs, la lutte contre la drogue a donné ses fruits puisque les GGF ont réussi à saisir près de 20 tonnes de kif traité, soit une hausse de près de 6 tonnes par rapport à 2010 ! “Des opérations de saisie liées à l’importation frauduleuse ressort que la prédilection concernait les stupéfiants, les effets vestimentaires, les boissons alcoolisées, les produits cosmétiques, la quincaillerie, les articles électroniques, les articles scolaires et les oiseaux dénotant ainsi des hausses importantes par rapport à l’année précédente. Cette hausse est estimée à
5880,204 kg des stupéfiants, 1 371 unités d’effets vestimentaires, 11 530 bouteilles des boissons alcoolisées, 13 058 unités des produits cosmétiques, 20 124 unités de la quincaillerie, 4 015 unités des articles électroniques, 1 690 unités des articles scolaires et 1 755 oiseaux”.  Signalons, enfin, que les GGF ont récupéré lors des différentes opérations plus de 1 500 moyens de transport, dont des Toyota Station, des camions, des motocyclettes et des véhicules de tourisme.
FARID BELGACEM

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