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Du bon usage de la corruption

 

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Les méchants classeurs viennent encore de frapper, classant l’Algérie comme l’un des pays les plus corrompus au monde, ce que tout le monde savait déjà un peu. Avec 500 DA on achète un service, avec 5000 un fonctionnaire, 50 000 un député et 5000 euros un ministre, le pays – tout entier ou en tranches – étant négociable à partir de 5 millions de dollars. Mais quand on réalise que dans toutes les révoltes arabes, les insurgés ont dénoncé la corruption en préambule, on a du mal à comprendre les gouvernants algériens qui ne veulent pas la combattre, leur paresse calculée pouvant conduire à l’insurrection.

Ont-ils corrompu leur peuple qui fait semblant de croire qu’ils ne sont pas corrompus ? Selon les scenarii étudiés par les experts planétaires qui n’ont pas été encore corrompus, la corruption est cette bombe à retardement qui pourrait exploser à la figure des dirigeants même si, en théorie, le pouvoir n’a pas de visage. Sauf que les bombes, ils savent ce que c’est pour avoir géré 20 ans de terrorisme. Ce qui voudrait dire que l’infinie corruption qui règne dans les administrations et les plus hautes sphères de l’Etat ne sera pas ce qui causera la perte de l’actuel régime.

Alors, puisque le terrorisme, la corruption, les émeutes, le Printemps berbère puis le Printemps arabe n’ont pas réussi à chasser le régime, quelle est le moteur qui pourrait déclencher une réaction en chaîne ? Justement, la corruption. Mais comment ? Au lieu de donner de l’argent pour la zakat et le téléthon dont personne ne sait où il va, les Algériens devraient payer des corrompus bien installés dans l’Etat pour accélérer la chute du régime par des opérations clandestines, publication d’informations et diffusion d’idées révolutionnaires. Ils sont capables de vendre leur mère qui les a couvés, pourquoi ne vendraient-ils pas ceux qui les couvrent ? L’Algérie aime l’argent, seul l’argent peut la changer.

 

Chawki Amari

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