Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ces chiffres qui ne reflètent pas la réalité

Quand on veut enterrer une affaire on lui crée une commission.

 

L’Algérie célèbre la journée mondiale de lutte contre le sida

 

 

Par : Ali Farès 

L’Algérie, comme partout dans le monde, célèbre aujourd’hui la Journée internationale de lutte contre le sida. Cette maladie, dont on continue de parler dans notre société à demi-mot, n’a pas pris, depuis les années 1980, des proportions alarmantes, comme le fait noter le Dr Bouzghoub, chef de laboratoire de virologie à l’Institut Pasteur qui était, hier, l’invitée du Forum d’El Moudjahid.
Par rapport à nos voisins immédiats, le VIH, responsable du sida, ne représente que 0,1% mais, avertit-elle, le risque d’une augmentation du taux des contaminés n’est pas à écarter en raison du voisinage de l’Algérie avec certains pays de l’Afrique sub-saharienne potentiellement touchés par le virus.
En chiffres, les services spécialisés ont enregistré entre 1985 et le 30 septembre de cette année 6 000 cas vivant avec le VIH, soit 1 234 atteints de la maladie et 5 081 séropositifs auxquels s’ajoutent chaque année 50 nouveaux cas et 200 séropositifs. Des chiffres qui, faut-il le rappeler, restent non conformes à la réalité. Certaines personnes ne découvrent qu’ils sont contaminés que fortuitement lors d’analyses médicales demandées pour une autre maladie. “On ne peut donner de vrais chiffres car les gens arrivent chez nous à un stade tardif”, observe le virologue ajoutant qu’“on ne peut obliger personne à faire des analyses et beaucoup de citoyens refusent de faire un dépistage”.
L’on saura de même que ce ne sont pas tous les laboratoires d’analyses médicales qui avisent les parties spécialisées quand ils découvrent l’infection chez un patient. Pourtant, on compte en Algérie neuf centres de dépistage volontaire (CDV). Le dépistage est gratuit et l’anonymat garanti. Quant au mode de contamination, la prédominance reste la relation sexuelle non protégée suivie de l’usage des injections non stérilisées chez les toxicomanes. La tranche d’âge la plus touchée est celle se situe entre 25 et 39 ans. D’autres cas de contamination existent bien sûr comme chez le dentiste, le coiffeur ou la manipulation d’un quelconque matériel mais, selon la spécialiste, les chiffres ne sont pas connus dans ce domaine.
Par ailleurs, il faut savoir qu’en 2010, il a été enregistré 16 nouveaux cas de contamination chez les bébés, une augmentation par rapport à 2009 (6 cas). En précisant que le risque de contamination mère-enfant est de 20%, le Dr Bouzghoub explique que deux tiers des cas de contamination ont lieu lors de l’accouchement et un tiers lors du dernier trimestre de la grossesse. Comme elle a tenu à rassurer que depuis quelque temps les femmes enceintes sont automatiquement prises en charge, notamment au niveau du service de virologie du CHU El-Kettar. Pour la spécialiste, un autre constat est bon à savoir : le sida se féminise en Algérie.
Les femmes sont, contrairement aux années 1980 et 1990, touchées autant que les hommes. Les recherches épidémiologiques font aussi savoir que les souches ne sont pas les mêmes. Les sous-types B touchent les Algériens du Nord alors que les sous-types non B sont observées au sud du pays. L’explication vient du fait que les deux souches viennent l’une de l’Europe et la seconde des pays de l’Afrique sub-saharienne.         
Au registre de la prise en charge des malades, le président d’une association de lutte contre le sida, Salim Larbes, a expliqué l’impact du rôle psychologique. “Nous apportons tout notre soutien moral et psychologique aux contaminés et aux séropositifs. Certains d’entre eux, qui frôlent le suicide, sont réintégrés petit à petit dans la société”, dira-t-il. Les deux intervenants ont aussi abordé le rôle des imams dans la prise en charge de la maladie par notamment les prêches lors de la prière du vendredi.  
Cependant, le problème de la rareté des médicaments reste aussi tabou que la maladie elle-même. Dernièrement des malades sont sortis dans la rue à Oran pour protester au sujet de ce problème.
Pour M. Larbes, la pénurie de la trithérapie n’est pas différente de celle d’autres maladies. Et pourtant ! À noter enfin que la région centre qui regroupe plusieurs wilayas est classée première en nombre de cas atteints du virus. En 2010, 134 nouveaux séropositifs et 13 cas atteints y ont été enregistrés.   
ALI FARÈS

 


Les commentaires sont fermés.