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Radical ou modéré, c’est l’islamisme

islamisme=brute sans sucre rajoute' ou light

Par : Mustapha Hammouche

“Nous n’avons aucun a priori sur les partis à référence religieuse dès lors qu'ils respectent les règles du jeu démocratique et les droits de l’Homme”, vient de dire Claude Guéant à la veille de son arrivée à Alger.
Nos partenaires, par ailleurs inquiets du  péril vert qui frappe à leurs banlieues, semblent chercher le moyen de s’accommoder des résultats des urnes du Printemps arabe. Certes, la souveraineté populaire, qui s’exprime à travers ces élections, mérite d’être respectée comme telle. Mais, il n’est pas nécessaire d’en rajouter en évoquant un islamisme compatible avec les droits de l’Homme.
L’invention de “l’islamisme modéré”, concept de pure mystification, qui s’opposerait au “radicalisme” n’est pas le fait des islamistes. Il est le fait de ceux qui nous incitent à nous en accommoder. Même si certains mouvements et partis assument tacitement l’étiquette de “modérés”, il n’y a qu’un seul islam politique, celui qui prescrit de substituer aux principes humains d’organisation de la société les directives divines telles que formulées par ses prédicateurs.
Mais si l’appréhension est perceptible, on s’accoutume lentement à la fatalité du fondamentalisme comme successeur nécessaire du despotisme militaire et rentier dans les pays musulmans. L’expérience algérienne, encore vécue comme une illustration de la faute à ne pas rééditer, sert d’argument tacite à la nécessité de s’accommoder de l’arrivée des islamistes au pouvoir dans les pays voisins. Cette expérience est d’autant plus redoutée que la rupture du processus électoral a été reniée, dans sa portée politique et historique, par la pratique politique ultérieure en Algérie même ; en se déjugeant de fait, elle a condamné un acte de sauvegarde républicaine comme faute contre la démocratie.
Chez nous, l’islamisme n’est plus combattu que dans sa manifestation terroriste armée. Il n’a pas remis en cause le système de contrôle des mœurs sociales et des consciences individuelles. À l’heure où l’on fait croire que l’islamisme n’as pas pris le pouvoir en Algérie, un jeune est condamné à cinq de prison, sur délation d’un vigilant voisin, pour apostasie. Les Algériens sont surveillés, dans leur pratique des rites, dans leur expression, dans leur tenue et dans leur consommation, par un grand frère qui associe les institutions de l’État zélé dans sa fonction de gardien de la rigueur religieuse et une société où sévissent de patentés vigiles. L’Algérie, qui voulait s’en prémunir, s’est retournée contre elle-même pour faire la pédagogie de la fatalité islamiste !
En dépit de la véritable leçon algérienne — l’effet meurtrier de la tolérance de l’intolérance —, la convergence pour un islamisme de région est en marche.
À l’inverse de son collègue de l’Intérieur, la ministre française de la Jeunesse, Jeannette Bougrab, ne se fait pas d’illusions : “Le droit fondé sur la charia est nécessairement une restriction des libertés, notamment de la liberté de conscience.” Cette conviction l’amène à une claire position : “Je ne soutiendrai jamais un parti islamiste. Jamais. Au nom des femmes qui sont mortes, de toutes celles qui ont été tuées, notamment en Algérie ou en Iran.”
Elle n’a visiblement pas cette capacité d’oublier qui fait le lit de toutes les compromissions.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr

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