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crimes économiques,écologique,nos sinistres ne renderont jamais des comptes?

DILAPIDATION DES DENIERS PUBLICS

Les ministres rendront-ils des comptes?

Par
 

Bouteflika estime que les ministres doivent assumer leurs responsabilités dans l'exécution correcte de leurs programmes sectoriels.

Les dépenses des secteurs respectifs des membres de l'Exécutif qui doivent, en principe, plier bagage après les élections législatives qui se tiendront au printemps 2012, seront-elles passées au peigne fin? Le président de la République a prévenu: «J'insiste auprès du gouvernement pour la rationalisation de la dépense publique et la lutte contre le gaspillage des deniers de l'Etat» avait-il averti au cours d'un Conseil des ministres qu'il avait présidé durant l'été de l'année 2008. «Les ministres doivent donc assumer leurs responsabilités dans l'exécution correcte de leurs programmes sectoriels, y compris en ce qui concerne les délais», avait ajouté Abdelaziz Bouteflika. Une information publiée par TSA remet au goût du jour cette mise en garde. L'utilisation des fonds spéciaux en Algérie ne se fait pas dans la transparence, peut-on lire sur son site.
«Leur prolifération ne permet pas une saine gestion de cette catégorie de finances publiques», révèle le document, de la Cour des comptes, dont le média en ligne affirme détenir une copie. Le grand argentier du pays est venu à la rescousse des institutions et départements ministériels épinglés par ce rapport. «Qui a parlé de gestion opaque des comptes spéciaux?», a rétorqué le ministre.
La corruption et la manipulation de l'argent sale ont gangrené la société algérienne et ce n'est certainement pas à un haut niveau que l'on s'est gêné pour se servir. Pourquoi veut-on couvrir cette délinquance tirée à quatre épingles qui, pourtant, ne se fait pas prier pour exhiber des biens mal acquis? Un secret de polichinelle, tellement cette réalité saute aux yeux. Le contribuable veut en savoir plus. «Pourquoi veut-on nous mentir à tout prix. Toutes ces villas et ces grosses voitures qui coûtent des milliards ne peuvent avoir été acquises avec leurs salaires», souligne un retraité attablé dans un café et avec lequel nous avons engagé la conversation à ce sujet. «Même leurs enfants qui ne travaillent pourtant pas possèdent des véhicules et leurs propres logements...», renchérit son compagnon. «D'où leur est venu tout cet argent pour les acheter?» ajoutait-il? Des questions juste à propos, en guise de réponse qui mettent en exergue et remuent de manière récurrente le couteau dans cette plaie béante: le détournement des deniers de l'Etat. Une manière pour ceux qui se servent sans compter de confondre Trésor public et porte-monnaie personnel.
Le chef de l'Etat a affiché sa volonté de les débusquer. «L'ensemble des services de contrôle doivent se mobiliser davantage pour mener une lutte sans merci contre ces trafics et fraudes. Chaque autorité concernée par cette mission devra rendre des comptes», avait insisté le chef de l'Etat. «Nous devons enfin renforcer la lutte contre les différentes formes de fraudes fiscale, douanière et autres, qui font perdre à l'Etat d'importantes recettes au bénéfice des milieux parasitaires pour ne pas dire mafieux» avait indiqué le premier magistrat du pays. A combien se chiffrent ces pertes? Selon une estimation établie par une institution dont le rapport a été remis aux autorités algériennes, les pertes sont évaluées à plusieurs milliards de dollars! Pour Karim Djoudi, les ministères lavent plus blanc que blanc. L'affaire Oultache, du ministère des Transports, celle qui a éclaboussé Sonatrach... toutes dégagent une odeur d'argent sale, sans parler des milliards de dinars détournés au sein d'établissements bancaires publics (BNA, Badr...).
Difficile de balayer d'un revers de la main un phénomène qui fait des ravages à tous les niveaux des institutions algériennes comme il n'est pas de l'intérêt supérieur de l'Algérie que cela ne soit que des lampistes qui doivent rendre des comptes.
On en saura probablement plus lorsque l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, qui a enquêté sur une vingtaine de grandes affaires: pots-de-vin, abus de pouvoir, dilapidation de deniers publics et enrichissement illégal, aura remis son rapport au président de la République au début de l'année 2012.

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