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SOLTANI LE SOUPÇONNE DE PRÉPARER UNE FRAUDE ÉLECTORALE

«Je vous avertis M.Belkhadem»

Par
 
Rien ne va plus entre Belkhadem et SoltaniRien ne va plus entre Belkhadem et Soltani

Dans une déclaration à L'Expression, le président du MSP prévient contre les vieux réflexes du parti unique basés sur la politique des quotas.

Graves accusations de Bouguerra Soltani à l'encontre de Abdelaziz Belkhadem. N'ayant pas digéré les propos du secrétaire général du FLN qui a crédité les partis de la mouvance islamiste de 35 à 40% des voix, lors des prochaines législatives prévues en mai 2012, le président du MSP avertit son «ami de l'Alliance présidentielle». «Je vous avertis contre ces réflexes du parti unique qui réfléchit selon le principe des quotas. L'élection est une volonté du peuple et non pas de l'administration», a-t-il prévenu hier dans une déclaration par téléphone à L'Expression. Sans tergiversation, M.Soltani qualifie les propos de Belkhadem de volonté de truquer les résultats de ce rendez-vous électoral. «De telles déclarations signifient qu'il y aura une fraude. Les élections ne sont pas une affaire de pronostics, mais elles expriment la parole du peuple lorsque celle-ci est respectée», a-t-il ajouté. Pour le président du mouvement de la société pour la paix, les propos de Belkhadem sont loin d'être innocents. Il accuse «certaines parties» de vouloir manipuler et truquer à l'avance les résultats du prochain scrutin. Dans la même logique, il estime que cette pensée de fraude électorale reste incarnée dans l'esprit de l'administration. Allant plus loin dans son réquisitoire, M.Soltani estime que même le chef de l'Etat a fait allusion à cette situation lors de son discours prononcé mercredi dernier à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire 2011/2012. «Si la démocratie impliquait la tenue d'élections, l'Algérie doit alors aller vers cette option, même si, par le passé, nous avons connu des élections à la Naegelen», avait affirmé M.Bouteflika. Pour le chef de file du MSP, cette déclaration insinue que les élections précédentes manquaient de transparence. «Cela signifie que la fraude électorale était possible par le passé», a-t-il interprété.
Poursuivant ses tirs croisés contre le FLN, il n'a pas omis de lancer également des flèches contre le RND d'Ahmed Ouyahia. Il reproche aux deux partis d'avoir «pourri le principe des réformes». «Le FLN et le RND ont non seulement fermé les portes au Parlement, mais ils ont pourri le principe des réformes», a-t-il jugé. Une telle déviation des réformes a provoqué, selon la même source, une indifférence totale chez les citoyens. Pour lui, les Algériens sont désespérés. M.Soltani prévient encore que le taux de participation aux prochaines élections législatives «sera très faible» à l'instar des législatives de 2007. «Avec cette mentalité, les Algériens n'iront pas voter. On va revivre le scénario des élections législatives de 2007 avec un taux de participation très faible», prévient-il. Au MSP on croit que l'Etat n'a donné, à présent, aucune garantie et que le scrutin reste la seule voie pour que le peuple choisisse ses élus.

Bouteflika rattrape ses réformes
Revenant sur le discours du chef de l'Etat, le président du MSP assure que Abdelaziz Bouteflika a rattrapé ses réformes dans certains de ses aspects que son parti a revendiqués. «Bouteflika a rattrapé trois questions importantes, mais insuffisantes. Il a annoncé la création de nouveaux partis, il a accordé plusieurs prérogatives à la justice, puisque le président parle du contrôle de la justice à l'administration et a instruit les instances compétentes à veiller au bon déroulement du scrutin», a-t-il dit. Un rattrapage jugé important, mais insuffisant. Soltani estime que le chef de l'Etat a réussi à recadrer un peu les débats, mais il est loin de répondre aux aspirations du MSP.

Le projet islamiste
L'arrivée de nouveaux partis islamistes sur la scène politique nationale ne semble pas inquiéter le président du MSP. Bien au contraire, il y voit une réussite pour la mouvance islamiste en Algérie. «La naissance de nouveaux partis islamistes est une victoire pour nous», se réjouit-il. Mieux encore, M. Soltani applaudit l'arrivée à l'APN de nouveaux députés issus de cette mouvance, même s'il s'agit des indépendants. L'objectif est tracé: il s'agit d'imposer une alternative au système en place. La même source privilégie plutôt la réussite du projet islamiste que la victoire de son parti.
«Dans les pays développés, c'est le courant politique qui est privilégié et non pas celui des partis. Donc, nous voulons un nouveau projet, - islamiste - au Parlement. Nous avantageons, donc, le projet islamiste avant le projet partisan», a-t-il souligné. Le souci de la formation créée par feu Mahfoudh Nahnah, est de «se débarrasser» du système présidentiel poiur celui parlementaire. «Nous souhaitons la conversion au régime parlementaire. Ça sera une réussite pour toute l'Algérie et pour tous les partis islamistes. Il est impératif, pour le bien de l'Algérie, de dépasser le régime présidentiel», a-t-il plaidé. S'agissant de la réunion du conseil consultatif prévu pour le 29 décembre prochain, M.Soltani n'a pas voulu se prononcer à propos de l'inscription à l'ordre du jour de la question relative au retrait des ministres MSP du gouvernement. «Je ne peux ni infirmer ni confirmer. Cette question sera un aspect du dossier politique que je soumettrai au conseil consultatif», a-t-il fait savoir. Quant à l'Alliance présidentielle, le divorce est consommé de fait, apparemment. La question sera tranchée définitivement lors de cette réunion.

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