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L’Algérien Anouar Malek torpille Damas

Il accuse le régime syrien de crimes en contradiction avec la position d’alger

 

 

Par : Merzak Tigrine

Véritable coup de théâtre au sein de la mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie, avec les déclarations fracassantes d’un de ses membres, en l’occurrence l’Algérien Anouar Malek, qui a accusé le régime Al-Assad d’avoir mis en scène et fabriqué tout ce qu’ils ont vu pour empêcher “la Ligue arabe d’agir”.

Alors que tout semblait se dérouler correctement pour les observateurs de la Ligue arabe en Syrie, si l’on se réfère à la dernière réunion du Conseil des ministres arabes qui a étudié le premier rapport du chef de la mission, voilà qu’un de ses membres jette un pavé dans la mare avec des déclarations fracassantes sur ce qui se passerait réellement dans ce pays. Voilà une sortie médiatique qui va à l’encontre de la position conciliante de l’Algérie dans cette crise syrienne, qui s’est gardée de critiquer Damas.
Quant à Anouar Malek, puisque c’est de lui qu’il s’agit, il a présenté sa démission, tout en accusant dans une interview à la chaîne satellitaire Al-Jazeera “le régime de mises en scène et de commettre des crimes en série”. “Les observateurs ont été trompés (...) le régime a mis en scène et fabriqué la plupart des choses que nous avons vues pour empêcher la Ligue arabe d'agir”, a-t-il notamment déclaré.
Soulignant que la situation était surtout catastrophique à Homs, épicentre du soulèvement, Anouar Malek soulignera : “J’ai vu un véritable désastre humanitaire. Le régime ne commet pas un seul crime de guerre, mais une série de crimes contre son peuple.” Sans mettre de gants, il affirmera que le régime de Bachar al-Assad ne s'est conformé à aucun point du plan arabe, et trompe les observateurs de la Ligue arabe en arrêtant des personnes dans la rue et les présentant aux observateurs comme des prisonniers libérés. Racontant ce qu’il aurait vu, il dira : “Ils n'ont pas retiré leurs chars des rues, ils les ont juste cachés et redéployés après notre départ”, et “les prisonniers sont torturés, personne n'a été libéré”.
C’est une véritable mascarade, indiquera-t-il, en ajoutant que le pouvoir du président Bachar al-Assad avait “envoyé des espions et des membres des services de renseignement, agissant comme chauffeurs et accompagnateurs” de la mission. “Dès que nous quittions un secteur, les gens étaient attaqués”, assurera-t-il.
Justifiant sa démission, il affirmera : “Je me retire parce que je me retrouve en train de servir le régime.” “Dans quelle mesure je servais le régime ? Je donnais au régime une plus grande chance de continuer le massacre et je ne pouvais rien faire pour l'en empêcher”, a-t-il également déclaré. Détaillant ses accusations, il affirmera : “Les snipers sont partout et tirent sur les civils. Les gens sont enlevés, les prisonniers sont torturés et personne n'est libéré. Ceux qui sont censés être libérés et sont montrés à la télévision sont en fait des personnes qui ont été prises au hasard dans les rues.”
Il y a lieu de rappeler que ces déclarations d’Anouar Malek interviennent au lendemain de celles du chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, qui avait dénoncé des attaques contre les observateurs en Syrie, ajoutant qu'il tenait le régime de Damas pour responsable de leur sécurité.

 

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