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Vers une nouvelle paralysie des CHU

Les hospitalo-universitaires menacent de passer à une grève illimitée

 

 

Par : Malika Ben

Le durcissement de la position des hospitalo-universitaires par un mouvement de grève illimité sera tranché aujourd’hui lors du conseil national du SNHP.

Après de longs mois d’accalmie, le secteur de la santé bascule une fois de plus dans la perturbation. Les “calmants” prescrits ses derniers mois par le ministre de la Santé à ses différents partenaires syndicaux n’ont, semble-t-il, plus d’effet.
“La douleur” ressurgit et un nouveau traitement de choc s’impose quitte à ce que des malades soient privés de soins au sein des CHU et les étudiants de leurs cours et formation. En effet, le spectre d’une longue paralysie plane encore une fois sur les différents CHU du territoire national. La raison ? Le Syndicat national des hospitalo-universitaires s’impatiente et ne peut accorder plus de temps au département de tutelle pour statuer définitivement sur les revendications en suspens depuis de longs mois déjà. Ne voyant pas venir une quelconque réponse du département d’Ould-Abbès à leurs doléances dont les négociations ont pris des années, les hospitalo-universitaires n’ont pas caché leur colère et ont brandi la menace du retour sur le terrain de la contestation. Une menace qui n’inquiète pas, outre mesure, le département de tutelle connu pour sa sourde oreille dès que son secteur commence à bouillir. Et c’est justement cette attitude “méprisante” qui a poussé le syndicat à passer à l’action. Les participants aux assemblées générales tenues à travers les différents CHU du pays étaient unanimes : il est temps de faire une démonstration de force et de passer à l’action. Ne voulant pas administrer dès le début un traitement de choc, le syndicat a opté en premier lieu pour un mouvement de protestation de courte durée. Trois jours de grève cyclique pour inciter une réaction officielle. Le débrayage a commencé dimanche dernier et a été largement suivi à travers tous les CHU du pays au grand dam des patients et des étudiants. Le ministre de la Santé restera comme à l’accoutumée imperturbable. Point de réaction. Il faut donc augmenter les doses. Le syndicat décide alors de durcir son mouvement de protestation dans les prochains jours.
En effet, l’option d’un débrayage illimité jusqu’à ce que la tutelle daigne satisfaire les revendications du syndicat n’est pas à écarter, selon le président du SNHU. Cette éventualité sera discutée et tranchée aujourd’hui lors du conseil national de cette formation syndicale qui attend la satisfaction d’une plate-forme de revendications qui moisie dans les tiroirs du ministère de la Santé.
Il s’agit, entre autres, du refus d’accorder l’effet rétroactif à compter de janvier 2008 de la prime de rendement qui a été revue à la baisse à 20% au lieu de 30% ; la revalorisation des primes de permanence et de contagion ainsi que la révision du régime indemnitaire. Le SNHU exige aussi la mise en place d’“une commission d’enquête sur la hausse de la facture d’importation de médicaments”. Une structure qui s’est avérée nécessaire, selon le syndicat,   pour pouvoir expliquer cette contradiction flagrante longtemps mise en avance par Ould-Abbès. Alors que de nombreux médicaments notamment les plus vitaux sont introuvables dans les officines, le ministre ne cesse de se lamenter sur la hausse de la facture d’importation des médicaments qui pourrait atteindre prochainement les 150 millions de dollars. “Ce qui est inconcevable”, estime le professeur Djidjeli. Pis, le premier responsable du secteur est allé jusqu’à révéler que des lobbies et des parties occultes sont derrière les spéculations que connaît le marché du médicament, mais sans aller au fond des choses pour les démasquer.  Reste qu’une fois de plus, c’est le pauvre patient qui ne peut se permettre des soins payants qui sera pénalisé. L’étudiant peut toujours rattraper les cours non dispensés mais le malade ne peut retarder son traitement ou son intervention chirurgicale.

 


 

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