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Le mobile au service de l’immobilismesms,operateurde télephonie,au service de interieur,biper

Par : Mustapha Hammouche

Les opérateurs de téléphonie ont commencé à transmettre aux détenteurs de mobiles le SMS du ministère de l’Intérieur rappelant aux citoyens que “le vote est un acte de citoyenneté et de responsabilité”.
Le support de communication a évolué, mais Ould Kablia n’a pas inventé l’idée de démarcher l’électeur potentiel par correspondance. À l’été 2007, l’ancien ministre de l’intérieur, Zerhouni, a écrit à quatre millions d’électeurs qui n’avaient pas voté aux élections législatives du 7 mai de la même année pour leur demander leur nouvelle adresse. On ne connaît pas le destin de cette entreprise épistolaire, mais il lui était difficile d’en avoir un, puisque le projet était de faire parvenir une lettre à des gens auxquels on n’a pas pu faire parvenir une carte de vote.
La même année, et en prévision des élections locales, reportées de septembre à novembre, on envoyait des agents faire du porte-à-porte pour remettre à domicile leur carte de vote.
Les législatives de 2007 ont été l’occasion d’un taux d’abstention historique, officiellement établi à 65% ! Mais cela n’a pas empêché le pouvoir de faire jouer à l’assemblée issue de ce vote son rôle habituel : approuver la gestion autoritaire des affaires du pays en donnant un consentement parlementaire à des prescriptions souveraines et indiscutables. Le discrédit chiffré de l’APN n’a pas dissuadé le parlement d’en faire un instrument de crédibilisation démocratique.
Le dernier exploit en date de la représentation nationale à 35% concerne justement cette série de lois sur les partis, les associations, les élections et l’information. Au lieu d’en profiter pour exprimer sa résolution à concilier enfin le citoyen avec la vie institutionnelle de son pays, le pouvoir n’a pas pu s’empêcher de tenter de lui vendre des codes qui accentuent le contrôle sur l’activité civique pour des textes de réforme démocratique. Ces lois ne sont pas encore promulguées que le ministre de l’Intérieur se disait “habité par le spectre de l’abstention”.
Cornélien dilemme que de vouloir le crédit d’une réforme sans le courage d’assumer ses exigences ! Tout est fait non pour réformer, mais pour crédibiliser des élections contrôlées sans avoir à réformer. En plus de textes nouveaux qui confortent l’emprise ancienne sur la vie publique, le pouvoir s’emploie à la création précipitée de nouveaux partis pour réduire l’impact de partis susceptibles d’appeler au boycottage des urnes.
Mais pourquoi un gouvernement qui prétend avoir enfin réuni les conditions d’une expression libre de la volonté populaire ne croit pas aux vertus mobilisatrices de ses réformes et montre ainsi des signes d’inquiétude au point de susciter lui-même l’appréhension d’un fort mouvement d’abstention.
Le citoyen s’est définitivement fait son idée de la nature du pouvoir. Celui-ci fait semblant de l’ignorer ; il change de techniques pour ne pas changer. Car, enfin, puisque le pouvoir inaugure l’ère du e-marketing politique en Algérie, que n’a-t-il pas pensé à se conformer, dans la pratique politique, à la modernité de ses moyens techniques ?
Mais c’est déjà lui demander de changer.

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