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l'Algerie et l'omc

358 questions à un boxeur

 

 

C’était dans la presse, coincé entre un immolé du fait divers et une grève de sourds-muets pour accéder à la parole : «Onzième round des négociations à l’OMC, l’Algérie fin prête.» On l’avait un peu oublié, mais comme un interminable match de boxe qui a du mal à s’achever, l’Algérie, championne du monde dans la catégorie poids lourds de l’importation, s’apprête encore une fois à adhérer à l’Organisation mondiale du commerce, club de marchands bien organisés. Va-t-elle gagner aux points, par jet d’éponge ou par KO ? Qui ? L’OMC ou l’Algérie ? 

D’un côté, l’information est intéressante, pour une fois, le gouvernement algérien est occupé à frapper avec des gants de boxe autre chose que son propre peuple (voir les derniers tristes rapports des organisations des droits de l’homme). De l’autre, on peut se demander pourquoi il faut autant de rounds pour gagner un match et, surtout, pourquoi le gagner ? Si les experts sont avares en révélations au sujet de ces interminables négociations d’adhésion qui ont débuté en 1987, soit il y a un quart de siècle, ils annoncent la fin du match pour 2012, au moment même où la dictature des marchés est devenue intolérable. Sans aller jusqu’à revenir à une économie soviétique, y a-t-il nécessité d’adhérer à l’OMC en sachant que dans un cadre de démantèlement tarifaire, ce sont les producteurs qui gagnent le plus, ce que l’Algérie n’est pas ?

Si les autorités du pays refusent toujours certaines concessions tout en continuant à réitérer régulièrement leur volonté d’adhérer à l’OMC, il n’y a bien sûr pas de débat ni à l’ENTV ni dans les circuits officiels. Pourquoi alors autant traîner dans ce que certains appellent «l’un des processus les plus longs de l’histoire de l’OMC» ? C’est peut-être relatif aux 358 questions que l’OMC soumet aux pays qui veulent y adhérer. Bon boxeur, l’Algérien adore le commerce mais déteste répondre aux questions.

Chawki Amari
Chawki Amari

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