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CINQUANTENAIRE DES ACCORDS D'ÉVIAN

 

Une célébration dans la discrétion en Algérie et en France

 

Par : Merzak Tigrine,

on aura remarqué que les autorités algériennes n'auront célébré, ce qui est institué comme “la fête de la Victoire”, le 19 Mars 1962, qu'à travers des réactions aux déclarations ou évènements dans l'Hexagone liés à cette date historique.

Un pacte a-t-il été conclu entre Alger et Paris pour que le cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie soit fêté dans la modération ? Les deux capitales semblent s'être donné le mot pour qu'aucune célébration officielle de grande ampleur à la hauteur de l'événement ne soit organisée.

La France l'a d'ailleurs annoncé sans ambages par la voix de son secrétaire d'État aux Anciens combattants, Marc Laffineur, lequel a indiqué dans un communiqué que son pays “n'organisera aucune commémoration nationale” le 19 Mars, date du 50e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie. “Par respect pour ces victimes et leur famille encore en vie aujourd'hui, la nation ne peut et ne doit se rassembler en ce jour anniversaire”, a-t-il souligné. Ceci dit, tout indique qu'au cours de sa dernière visite en Algérie, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a réussi à calmer les esprits et arraché le OK de Bouteflika pour travailler dans ce sens. C'est du moins l'impression qui se dégage en voyant ce qui se passe notamment en Algérie pour la commémoration des accords d'Évian signés le 18 mars 1962, et entrés en vigueur le lendemain. Et pourtant le 19 Mars est institué dans notre pays comme la “fête de la Victoire”. Il n'en demeure pas moins qu'en France, l'évènement occupe une grande place dans les médias à travers des reportages réalisés en Algérie avec l'accord et les facilités nécessaires des autorités locales. Saïd Abadou, le secrétaire général de la puissante Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohamed-Chérif Abbas, le ministre des Moudjahidine, se sont limités à des réactions aux déclarations de personnalités françaises notamment de l'extrême droite sur l'Indépendance algérienne. Les propos électoralistes de Nicolas Sarkozy devant les pieds-noirs et les harkis, au cours desquels il avait mis sur un pied d'égalité les victimes algériennes du colonialisme et leurs bourreaux français, les ont fait sortir de leurs gonds. Le ministre de l'Intérieur et président de l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG) a, quant à lui, animé des conférences en hommage aux artisans algériens de ces accords, avec à leur tête Krim Belkacem. Sinon, il n'y a rien de particulier à signaler. L'absence du président de la République au congrès de l'ONM, dont la programmation à cette date correspondant à la célébration du 19 Mars n'est pas fortuite, soulève des interrogations, d'autant plus qu'il s'est limité à adresser un message aux congressistes, alors qu'il avait pour habitude de saisir ce genre d'occasions pour prononcer des discours, marqués par des digressions qui font la joie des commentateurs de presse. Le chef de l'État a, par contre, profité de l'opportunité pour établir un parallèle entre les prochaines législatives et le référendum de juillet 1962, en appelant les Algériens à aller voter massivement le 10 mai prochain. “J'ai grand espoir que les prochaines élections verront une participation massive des enfants de la nation avec autant d'engouement et d'enthousiasme qui avaient poussé ces derniers un certain jour de 1962 à exprimer leur voix lors du référendum d'autodétermination”.

MT

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