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Du pain bénit pour les urnes

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La grosse artillerie était accompagnée de l’arsenal médiatique qui a une fois de plus démontré le matraquage des usagers de l’information. Comme lors de la première guerre du Golfe, comme lors de l’intox au sujet des armes de destruction massive prétendument détenues par l’Irak de Saddam Hussein, la gestion de l’information des tueries de la région de Toulouse sera marquée par un cas d’école : une seule parole autorisée ou presque, l’anesthésie de tout discours différent. On l’a vu depuis lundi. Ceux qui voulaient apporter un regard différent, comme le socialiste Julien Dray qui parlait de «show hollywoodien», ont été renvoyés dans leurs cordes. Même Catherine Ashton, représentante de la diplomatie européenne, a été dénoncée pour avoir parlé des enfants de Ghaza. Chut, ce sont des enfants juifs qu’on assassine à Toulouse, des enfants israéliens, avec Alain Jupé, ministre des Affaires étrangères présent, mercredi, aux obsèques. Rien d’autre ne compte !

Les expressions utilisées par l’ensemble des journalistes ne faisaient référence qu’aux informations que voulaient bien livrer les canaux proches de l’enquête, à savoir la police, le procureur ou le ministre, avant qu’à son tour le président Sarkozy trace lui-même la feuille de route d’après-drame. Les responsables politiques, comme anesthésiés, ont tous dans un bel ensemble, hier, ordonné pour applaudir au fait que Merah ait achevé son parcours. Le communiqué de la revendication par Al Qaîda des tueries tombait à point nommé pour leur donner raison alors que Mohamed Merah s’était réclamé de l’association terroriste. Les médias n’ont-ils pas martelé l’information du procureur qui affirmait unilatéralement que le jeune Merah passait son temps à regarder des scènes de décapitation.

La règle du récit, le story-telling, pour parler anglais, si cher aux tenants actuels du gouvernement français, a donc été parfaitement appliquée, et particulièrement dans la manière d’étaler les événements jour après jour, lentement. Avec le temps pour les auditeurs téléspectateurs de digérer tout ce qu’on voulait leur faire avaler. Mercredi, alors que les cérémonies d’hommage se déroulaient, il était impossible d’agir. Hier, la fin de l’intervention tombait parfaitement avec le JT de 13h, très bon pour la France profonde. Certains diront qu’il ne faut pas être cynique devant un tel drame. C’est tout à fait vrai qu’il ne faut pas l’être, mais il semble bien que dès aujourd’hui (vendredi), et peut-être déjà hier soir lors du discours du candidat Sarkozy, «Toulouse» aura servi d’apéritif, d’entrée et de plat de résistance pour le débat électoral qui va maintenant se poursuivre, avec les autres candidats qui feront la course pour le «koursi».

Le président Sarkozy (pas le candidat, mais c’est la même personne) a d’ailleurs déjà commencé hier après-midi, alors qu’il n’était pas plus de 14h, à annoncer des mesures contre le terrorisme ! Que ne l’a-t-il pas fait avant, alors qu’hier après-midi, les informations sur le passage de Merah en Afghanistan et au Pakistan ne s’avéraient plus aussi exactes que mercredi ? Sauf à en tirer enfin des dividendes, il l'avait déjà tenté en participant au chaos libyen en février dernier. En tout cas, on y verra plus clair dans les jours qui viennent sur l'ampleur du mouvement d'opinion, mais d’ores et déjà le scénario rêvé par Sarkozy et sa rivale d’extrême droite, Le Pen, sera intervenu comme du pain bénit pour des urnes magiques pour eux. Pas sûr qu’elles le soient autant pour les Français !

 

Walid Mebarek
 

Commentaires

  • Feu Mohammed Mérah
    En France, certains milieux donnent l’impression d’épouvanter autour de soi autant qu’ils le peuvent afin de s’offrir le « 11 Septembre » qu’ils peuvent. Les trop nombreuses incohérences et contradictions relevées dans la relation des faits, montrent clairement qu’il y a manipulation sous roche. Les spécialistes de l’Intox n’ont pas manqué de mettre à profit l’immense émotion suscitée par cette affaire, -de toute évidence montée de toute pièce-, pour faire passer des contre-vérités flagrantes, au point d’obtenir l’acquiescement de l’opinion et de la faire déboucher sur une hystérie collective, ce à quoi nous assistons présentement. Au final, Mohammed Merrah a-t-il été tué dans sa salle de bains « alors qu’il se tenait debout dans sa baignoire et les pieds dans trente centimètres d’eau », dixit M.de Hautecloque, ci-devant chef du RAID, ou bien est-ce au moment où Mohammed « donnait lui-même l’assaut au RAID », tirant en ce laps de temps si court, « pas moins de trente balles », performance que le Colt 45 ne peut en aucun cas réaliser, si tant est que « l’assaillant » ait pu avoir le temps de réapprovisionner son arme quatre fois de suite ?

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