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Le gouvernement lâche du lest

Après deux jours de grève à l’appel du cnapest

 

Par : Malika Ben

Convoqués hier pour une nouvelle réunion, les syndicats ont été informés de l’approbation du Premier ministre pour la satisfaction de certaines revendications restées en suspens. Le SNTE gèle la grève prévue aujourd’hui et le Cnapest compte soumettre un rapport à son conseil national pour décider du sort du débrayage.

La grève des enseignants du secondaire s’est poursuivie hier encore à travers tous les lycées du pays. La paralysie est totale dans la plupart des établissements du secondaire. Le taux de suivi varie entre 70 et 100%, selon le syndicat. Conforté par le suivi massif du mouvement, le Cnapest durcit de plus en plus sa position et fait la sourde oreille aux sollicitations du département de Benbouzid. Ce dernier tente par tous les moyens de mettre fin à cette grève dont le timing qui n’est évidemment pas fortuit, risque de perturber les prochains examens scolaires. Une carte que joue le syndicat pour faire aboutir des revendications de longue date. Et comme il faut battre le fer tant qu’il est chaud, le Cnapest estime qu’il faudrait monter les enchères pendant l’examen des modifications du statut particulier au niveau de la commission ad hoc. Une stratégie qui a fini par porter ses résultats puisque les pouvoirs publics ont fini par lâcher du lest. En effet, convoqués hier pour une nouvelle rencontre d’information sur l’état d’avancement de l’amendement du statut particulier, les syndicats de l’éducation ont été informés par les responsables de l’éducation de l’approbation par le Premier ministre de la satisfaction de certaines revendications restées en suspens. En un mot, les pouvoirs publics ont été contraints de lâcher du lest pour apaiser les tensions.

Le SNTE gèle la grève des enseignants du primaire
Et c’est le cas puisque à l’issue de la rencontre avec la tutelle, le SNTE qui avait appelé les enseignants du primaire à une grève à partir d’aujourd’hui a tenu hier “une réunion urgente” pour évaluer la situation. Le communiqué, transmis hier, annonce “le gel de la grève prévue aujourd’hui suite aux résultats de la réunion de mercredi avec la tutelle où d’importantes informations relatives à l’amendement du statut particulier nous ont été fournies”. En attendant d’avoir la copie amendée entre les mains, le SNTE demande à ses adhérents d’attendre “les nouvelles instructions” qui seront décidées par le conseil national prévu lundi prochain pour prendre position par rapport au contenu de la nouvelle mouture.

Le Cnapest persiste et dénonce !
Selon un communiqué signé par le premier responsable du Cnapest, Nouar Larbi, la tutelle use de “pressions et autres intimidations” pour contraindre le syndicat à lancer un appel pour l’arrêt de la grève illimitée. “L’adhésion massive au débrayage nous a fait croire que la tutelle allait satisfaire nos revendications. Mais au lieu de cela, elle s’est tournée vers la pression sur les membres du BN pour arracher l’arrêt de la grève”, révèle le communiqué du Cnapest.
Pis, le département de l’Éducation est allé jusqu’à “accuser le Cnapest de constituer un danger pour l’État et cache des desseins  politiques. Ce qui prouve la continuité de l’ère des accusations et des pressions que nous pensions être révolues à jamais. D’autant que la tutelle a reconnu à maintes reprises le professionnalisme de notre syndicat”. Le bureau national  du Cnapest rejette “ces menaces qui ne feront qu’accroître sa persévérance” et insiste sur le fait que “seul le conseil national du syndicat est habilité à prendre une telle décision. Le BN ne peut pas appeler à l’arrêt de la grève”. À l’issue de la rencontre avec la tutelle, le Cnapest est revenu à de meilleurs sentiments et a décidé de convoquer son conseil national pour débattre de la situation et décider de la suite à donner à la grève à la lumière des nouvelles données.

Les revendications approuvées par le Premier ministre
Soumises à l’arbitrage du Premier ministre, des revendications que la commission ad hoc a rejetées, ont été finalement acceptées par Ouyahia. Selon un communiqué du Cnapest, le rapport présenté par le SG du MEN, le chef de cabinet ainsi que le DRH annonce la satisfaction d’une série de revendications. Nous citerons entre autres : la révision du classement catégoriel de certains corps du secteur (directeur d’école primaire qui passe de la 12 à la 14, l’inspecteur de l’éducation de la 14 à la 17…), intégration des maîtres d’école ayant une licence et ceux ayant bénéficié de trois années de formation, création de deux nouveaux postes : inspecteur de l’enseignement primaire chargé de l’administration des écoles, inspecteur de la restauration scolaire au primaire et au moyen. Pour le cycle secondaire, les nouveautés consistent : catégorie 13 pour les nouvelles recrues, enseignants principaux à la 13, les enseignants formateurs classés à la 16, intégration au poste d’enseignant principal après 10 ans d’exercice et au poste d’enseignant formateur après 20 ans de travail. De leurs côté, les adjoints d’éducation ayant accompli 10 ans de travail passent de la catégorie 7 à la 8, ouverture du recrutement externe et de la promotion pour ceux classés à la catégorie 11. À signaler, enfin, que les modifications introduites seront applicables à compter du 31 décembre 2012.

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