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L’intersyndicale de la santé répond à Ould-Abbès

 

Pénurie de médicaments : la polémique s’installe !

Par : Malika Ben

Les syndicats de la santé interpellent le président de la République. Ils veulent que toute la lumière soit faite sur la pénurie de médicaments, de vaccins, de consommables…

Les tirs croisés entre le ministre de la Santé et les syndicats du secteur se poursuivent. Les déclarations d’Ould-Abbès qualifiées de “mensongères” ne laissent pas indifférente l’Intersyndicale de la santé qui a décidé de contre-attaquer en dévoilant toute la vérité sur la situation du secteur de la santé à l’opinion publique et situer les responsabilités pour s’en laver les mains. Pour ce faire, une conférence de presse a été organisée, hier, par les quatre syndicats de la polyclinique de la Résidence. Le brûlant dossier de la pénurie de médicaments et de vaccins s’est évidemment taillé la part du lion lors de la rencontre avec la presse. L’Intersyndicale de la santé persiste et signe : “Il y a bel et bien pénurie de médicaments !” et “les déclarations du ministre de la Santé ne changent pas cette réalité.” Pour confirmer, si besoin est, cette pénurie, le premier responsable du SNPSSP révèle qu’en ce jour même, “j’ai la liste d’une vingtaine de médicaments qui manquent à l’hôpital de Boufarik. La commande a été faite à la PCH le 6 mai dernier. Un mois après, les médicaments ne sont toujours pas disponibles. Pourtant, ce n’est qu’un petit hôpital”.
Exhibant la liste, le Dr Yousfi dira que c’est le cas dans toutes les structures de santé publique. Abondant dans le même sens, le Dr Merabet du SNPSP dira : “Faire des déclarations répétées ne change rien à la réalité. Nous avons fait une enquête de terrain qui a duré des mois et non des déclarations. Des responsables de structure sanitaire ont requis l’anonymat, le Syndicat des praticiens a alors endossé l’enquête et nous l’assumons.”
Le Dr Merabet regrettera le fait que le citoyen soit habitué aux carences du secteur. C’est lui-même qui nous demande de lui recommander une structure privée pour des soins ou autres prestations sanitaires car il sait pertinemment qu’il n’aura pas droit au secteur public en raison de manque. “On en a marre d’endosser la responsabilité d’une situation dont nous ne sommes pas responsables”, fulmine le responsable du SNPSP.  Et d’ajouter : “Nous allons vers une crise qui contraindrait la tutelle à débloquer des crédits et régler le problème pour quelques mois. Mais ce que nous voulons, ce sont des solutions durables et définitives.” “Et vu la situation, voire la polémique, l’Intersyndicale interpelle le président de la République pour une intervention urgente en vue de faire toute la lumière sur la pénurie”, réitère le Dr Merabet.
Et de dire que l’Intersyndicale a été “étonnée de voir que c’est le DG de la PCH qui réagit à une enquête faite dans des structures sanitaires !” Faisant le lien entre le paradoxe de la pénurie de médicaments et la hausse de la facture d’importation, le même conférencier rappellera qu’en 2004, lorsque le professeur Berkane était à la tête du ministère de la Santé, la facture avait atteint les 600 millions de $ durant l’année. “À l’époque, responsables et professionnels du secteur avaient trouvé cela effarant ! Il fallait réduire la facture.”
Alors que cette année pas moins de 720 millions de $ ont été déboursés en quatre mois pour des médicaments qui ne sont pas disponibles. Pour le conférencier, “la pénurie actuelle n’a pas été vécue même pendant la décennie noire où les hôpitaux étaient le plus sollicités”.

Vers la relance de la protestation !
L’Intersyndicale de la santé ne compte pas rester les bras croisés face aux innombrables “intimidations et dépassements” de la tutelle ainsi que la non-satisfaction des revendications respectives des quatre syndicats. La tutelle est sommée de lever les sanctions à l’encontre des délégués syndicaux et d’arrêter toutes les entraves, faute de quoi la protestation sera relancée. “L’option des rassemblements et des sit-in est envisagée mais les dates ne sont pas encore arrêtées”, souligne-t-on. Et d’avertir : “De nouvelles sanctions ne feront que précipiter la contestation. À signaler que les syndicalistes sont également revenus sur l’ingérence caractérisée de la tutelle dans l’activité syndicale.” “Ould-Abbès est allé jusqu’à instruire les responsables de mettre fin au mandat des présidents des syndicats alors que les instances de l’UMA qu’il dirige n’ont pas été renouvelées depuis 20 ans !” L’inspection du Travail qui ne peut que prendre acte de la violation du droit syndical a été saisie. L’option du recours à la justice est également envisagée.

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