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Un des leurs a succombé à ses blessures

 

Colère et consternation chez les gardes communaux

Par : K. Fawzi

“Rien n’est encore réglé et nous ne pensons pas que le ministère de l’Intérieur va régler quoi que ce soit”, a indiqué un membre du comité reçu mardi dernier au département d’Ould Kablia.


C’est la désolation et la consternation totale chez la corporation des gardes communaux qui vient d’enregistrer un décès parmi eux après “la marche pour la dignité” de mardi dernier.Lasfar Saïd, un père de famille âgé de 57 ans, a rendu l’âme dans la nuit de mardi à mercredi  à l’hôpital d’Aïn Defla suite à une hémorragie par accident à l’AVK, comme indique le certificat médical délivré par l’hôpital. Ayant participé à la marche, l’homme blessé lors des affrontements contre les services de sécurité, a été évacué vers un hôpital à Alger où il a reçu des soins puis évacuer chez lui dans la même nuit, accompagné de gardes communaux de la région de l’Ouest. “Avant d’arriver chez lui, son état s’est aggravé et ses camarades l’ont évacué à l’hôpital d’Aïn Defla en urgence. C’est là qu’il est décédé suite à une hémorragie interne après avoir reçu des coups par les policiers. Des policiers avec qui il
menait une lutte contre le terrorisme”, a expliqué Aliouat Lahlou, un des responsables du comité d’organisation de la marche des gardes communaux, qui condamne énergiquement la  répression policière qui s’est abattue
sur ses collègues lors de cette manifestation.  La direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) attribue, pour sa part, le décès du garde communal à “une mort naturelle”. “Le décès du regretté est survenu suite à une maladie chronique”, a déclaré, hier, à l'AFP le chargé de communication de la DGSN, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, démentant “formellement” que le décès soit lié à des blessures contractées lors de heurts avec la police. Aliouat Lahlou condamne également le communiqué du ministre de l’Intérieur qui affirme que 80% des revendications des gardes communaux ont été réglées. “C’est faux. Rien n’est encore réglé et nous ne pensons pas qu’il va régler quoi que ce soit. Lors de notre entrevue, nous avons transmis nos revendications au président de la République”, ajoute le garde communal, qui précise que plusieurs manifestations de protestation ont été organisées jeudi dernier par les gardes communaux devant plusieurs sièges de wilaya.  Pour sa part, Hakim Chaïb, l’autre responsable du comité, affirme qu’“une plainte sera déposée demain contre le commissaire de la BMPJ de Semmar (Gué-de-Constantine), pour mauvais traitements, insultes et autres obscénités infligés aux gardes communaux lors de leur arrestation dans les cellules de la brigade”. “Le comble, raconte un autre garde communal, c’est qu’ils ont allumé le chauffage pour que nous souffrions davantage”. Selon lui, “la plupart des blessés qui ont été examinés dans les hôpitaux  ont vu leur certificat médical confisqué par des policiers en civil”, alors que plusieurs de ses camarades auraient déjà reçu des convocations de la justice, accusés notamment de troubles à l’ordre public. “Notre marche a été filmée et nous avons des preuves qu’en aucun cas nous n’avons perturbé la circulation routière et nous étions escortés par la gendarmerie dès le début de la marche à partir de Blida. Ce sont les policiers qui nous ont frappés à coup de bâton sans que nous répliquions. D’ailleurs, la population a pris notre défense en jetant des pierres contre les policiers”, argumente Hakim Chaïb.

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