Imene Brahimi
La tension était encore vive ce samedi à Aït Yahia Moussa, une commune située à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou. La veille, les habitants de plusieurs villages de cette commune déshéritée étaient, selon des sources locales, sortis dans la rue pour crier leur colère suite aux incendies qui ne cessent de ravager leurs oliveraies depuis quelques semaines.
Tout comme en 2008, les habitants, rassemblés sur la place publique, ont pris pour cible le siège du détachement de l'ANP situé dans le chef-lieu de la commune. Lors de l'été 2008, la tension née dans un contexte similaire avait mené à des escarmouches qui ont dégénéré en un vaste mouvement de protestation qui n’avait pris fin qu'après l'indemnisation des propriétaires des oliviers incendiés.
Les protestataires n'ont pas hésité à mettre le feu à des pneus placés au milieu de la chaussée avant de s'attaquer au cantonnement en question à l’aide de pierres et de projectiles en tout genre. Une vive tension était perceptible tout au long cet après-midi mais, précisent les mêmes sources, les militaires n'ont pas réagi. Des sages de plusieurs villages de la commune ont tenté de calmer les esprits mais sans grand succès. La foule, composée essentiellement de jeunes, accuse les militaires d'être à l'origine de ces feux de forêt dévastateurs pour leurs oliveraies qui constituent la source de revenus d’une bonne partie de la population locale.