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L’âge de fer 2

 

 

 

Si l’on tue tous les médecins, qui soignera les malades ? La question peut sembler stupide, mais les cas d’agression de médecins se succèdent à la vitesse des accidents de voiture, comme si les Algériens voulaient en finir par l’élimination des seuls qui pourraient les soigner. On ne cite plus ces cas, ou peut-être juste ce dernier, un médecin blessé au sabre et trois infirmières tabassées dans un hôpital de Frenda. Cette inextricable violence ne vient pas du néant, tout comme les sabres ne naissent pas dans le sable, mais proviennent bien des forges des forgerons.

Pendant que Makhloufi passait brillamment l’âge d’or, le reste du pays revenait à l’âge de fer après un long tour de piste, redécouvrant la métallurgie. Encouragé à tout régler par la loi du plus fort et à accaparer les pouvoirs à la main, il aura été aidé par l’échec de l’école, de la télévision et de la mosquée. Avec, au sommet, des grâces amnistiantes inconscientes et la démission des autorités, à commencer par la police, pourtant nombreuse et bien payée, mais qui préfère traquer les non-jeûneurs et les filles en short, à l’image de l’Etat, absent et craintif. Avec votre argent, ils auront tous deux contribué à créer un sentiment d’insécurité pour une fois équitablement réparti ; nul n’est à l’abri dans les rues, les villes et campagnes, à l’école, sur les routes, dans les hôpitaux et les stades, dans les maisons, les parcs publics, les forêts et les cages d’immeuble.

Fin 2011, l’Algérie était classée 37e pays le plus violent par le Global Peace Index et l’on attend avec patience le classement pour 2012. La réponse à la question du début est peut-être celle-ci : si l’on tue tous les malades au lieu de les soigner, nous n’aurons plus besoin de médecins. Et s’il n’y a plus de médecins, il n’y aura pas de malades pour les agresser. Plus besoin donc de police, de ministère de la Santé et même d’Etat. A méditer.

 

Chawki Amari

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