Mehdi Boutaleb
Les nombreux délestages que connaît une partie de l’Algérie depuis plusieurs semaines ont conduit le gouvernement, via son ministre de l’Énergie Youcef Yousfi, à annoncer un programme d’investissement destiné à augmenter fortement la production d’électricité à l’horizon 2016. Ce plan, qui va coûter 2 000 milliards de dinars (25 milliards de dollars), prévoit en particulier la construction de neuf centrales électriques pour une puissance totale de 8 050 mégawatts et la réalisation de 500 kilomètres de réseau de transport de gaz destiné à leur alimentation.
Selon les spécialistes, cet investissement colossal va permettre de couvrir les besoins du pays pendant 30 ans ! Les neuf centrales qui seront réalisées dans le cadre de ce programme d’urgence seront "classiques", c’est à dire utilisant les énergies conventionnelles. En annonçant ces nouveaux investissements, Youcef Yousfi n’a fait aucune allusion aux énergies renouvelables, notamment le solaire.
Pourtant, le même ministre est à l’origine d’un autre programme de renforcement de la capacité de production déjà en cours. Le Programme des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, dévoilé en mars 2011, a pour ambition ni plus ni moins que d’installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW d’ici 2030. 12 000 MW seraient réservés à la demande nationale et 10 000 MW pourraient, en fonction des conditions financières du marché, être produits pour l’exportation.
Dans le document du ministère de l’Énergie et des Mines publié en mars 2011, on peut en effet lire qu’« à la faveur de ce programme, les énergies renouvelables (en particulier le solaire) se placent au cœur des politiques énergétique et économique menées par l’Algérie : d’ici 2030, environ 40 % de la production d’électricité destinée à la consommation nationale sera d’origine renouvelable ». Et pourtant, l’annonce récente du ministre Youcef Yousfi semble occulter un projet qui partait d’une analyse pleine de bon sens.
« À long terme, la reconduction du modèle national de consommation énergétique peut rendre problématique l’équilibre offre-demande pour cette source d’énergie [le gaz, NDLR]. » Le plan des 2 000 milliards fait de l’ombre au soleil en remettant en avant le gaz, une énergie carbone non renouvelable. La tension sociale provoquée par les coupures d’électricité de l’été a peut-être précipité les déclarations du ministre de l'Énergie et des Mines. Mais ces contradictions illustrent une nouvelle fois le manque de sérieux dans la gestion d’un secteur aussi stratégique que celui de l’énergie.
Commentaires
Je ne sais pas si l'un d'entre vous avait un petit doute sur le manque de sérieux des principaux acteurs de ce secteur névralgique du pays. Moi en tous les cas j'étais, je suis et je serais entièrement convaincu sans l'ombre d'un doute que ces messieurs ne sont que des rigolos, des pingouins qui se paient la tête la des Algériens en ces périodes de grandes chaleurs et bientôt lors de la venue du froid comme ce fût le cas lors du dernier hiver. Il est clair, et ils viennent de le démontrer par a+b, que ces "responsables" n'ont en absolument rien à foutre des Algériens... et ça sera encore ainsi tant qu'on ne leur donnera pas un grand coup de pied au derrière pour les foutre dehors.