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L'algerie en crise

 

Le changement, ici et pas maintenant

 

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Un nouvel épisode du feuilleton de la continuité politique va se dérouler, aujourd’hui, devant l’Assemblée nationale. Le nouveau Premier ministre, Abdelmalek Sellal, présentera le plan d’action de son gouvernement devant une représentation parlementaire majoritairement instruite qui aura à examiner des textes inspirés du programme présidentiel. Ce ne sera pas cette fois que les députés du RND vont s’essayer à l’art de l’opposition, leur direction leur ayant expliqué qu’ils ont le choix entre «débattre et enrichir» le programme qui sera présenté par le successeur d’Ahmed Ouyahia.

Les longs mois d’atermoiements pour le changement du gouvernement, au lendemain des élections législatives du 10 mai dernier, ayant fait croire qu’une lutte sourde et féroce se déroulait au sommet de l’Etat, auront finalement débouché sur un consensus sans faille, dans la pure tradition des systèmes autocratiques. L’opinion publique algérienne a une nouvelle fois la démonstration que les clans au pouvoir ne se déchirent que pour mieux se ressouder. Le programme de Sellal passera comme une lettre à la poste dans un pays où l’action politique se résume globalement à soutenir toutes les actions gouvernementales dans un climat d’allégeance permanente.  Le débat contradictoire ainsi qu’une opposition forte sont durablement évincés des institutions officielles, à un moment où les plus hautes autorités affirment que les réformes politiques promises depuis un an et demi sont une réalité dans le pays. Ni l’actuelle APN conçue pourtant comme la «première expression électorale des réformes», ni le gouvernement en poste n’ayant pas renouvelé véritablement sa composante, encore moins le programme ne symbolisent une quelconque volonté ou promesse de changement.

Même si l’adoption du plan Sellal sera sans doute massive et enthousiaste au niveau de l’Assemblée nationale, les propositions formulées risquent de ne pas convaincre la grande majorité des Algériens. Les premiers signaux envoyés aux jeunes, notamment, ne sont pas de nature à remplir d’espoir la population. La charge policière soutenue contre les vendeurs à la sauvette n’est pas la mesure idoine pour la résolution du problème du sous-emploi, dans un pays où la seule politique de résorption du chômage est la manipulation des chiffres, laquelle fait tomber les taux à moins de 10% cette année. Le pied de nez fait à l’histoire immédiate est également flagrant dans une région du monde où c’est un marchand ambulant qui, au prix de sa vie, a fait tomber une dictature il y a moins de deux ans.


 

 

Djaffar Tamani

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